vendredi 29 août 2008
Bien chers tous,
Après une arrivée bien occupée en Papouasie, nous voilà à nouveau sur l'ordinateur pour vous envoyer quelques nouvelles...
Merci pour tous les mails et petits mots ! Nous sommes très touchés! cela nous encourage à avancer toujours plus loin en gardant le moral au beau fixe!
Nous avons donc quitté Yogjakarta, pour Makassar (sur l'île de Sulawesi) en ayant fait une courte escale à Denpasar (sur l'île de Bali). A Makassar, nous avons passé la nuit avant de reprendre, le lendemain, un dernier avion pour Sorong... (Pour ceux qui voudraient venir nous voir, il est judicieux de regarder les vols intérieurs indonésiens et de bien demander un avion qui vole... les surprises en tous genres sont nombreuses!); Un petit voyage bien mouvementé pour une meilleure arrivée à n'en pas douter!!!
Premiers pas en terre papoue!
Nous sommes arrivés en Papouasie, à Sorong, le dimanche 17 Août 2008 à 16h;
Il était alors 9h à vos montres (nous avons gagné encore 2h de décallage horaire sur vous, soit 7h d'avance!).
Monseigneur Datus Lega nous a accueillis à l'aéroport et conduits à l'évêché pour nous y installer momentanément. Un prêtre nous a emmenés à la cathédrale pour assister à notre première messe en terre papoue. La sortie de cette première messe fut pour nous l'occasion du premier bain de foule; les questions (heureusement pour nous) étaient basiques « bonjour je m'appelle...et vous? », « vous venez d'où? », « vous logez à quel hôtel? »....Petite mise en jambe!
Une surprise locale
Le lendemain, de notre arrivée, nous apprenons que la journée commencée est chômée! cette année, la fête nationale est tombée un dimanche du coup, (pas fous les papous!) le lundi est classé « ferié de rattrapage »!
Avouez que pour commencer notre mission, nous tombons à pic: doucement, mais sûrement!
Et devinez le programme...: sortie paroissiale de la cathédrale... à la plage!
Tout le monde y était: les familles, les patro, les prêtres, les religieuses etc... L'évêque aussi n'a pas manqué de venir faire son petit tour en fin d'après-midi!
Nous avons passé une très bonne journée, avec (pour des européens) des sktechs de tous les côtés:
Il y avait des jeux, des danses, des chants en tous genres, sur terre et en mer; tout cela dans une ambiance bon enfant... nous avons bien profité de la journée; N'hésitez pas à regarder les photos, nous les avons prises pour vous!
Du coup nous avons eu l'occasion de faire un peu de Prao (pirogue à ballancier du Pacifique...): Gwenolé était heureux, vous ne pouvez pas vous imaginer! Un vrai poisson dans l'eau!!! (d'ailleurs, il en est ressorti de la même couleur que les poissons de notre mariage... qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour ajouter un petite touche de romantisme!).
Découverte de notre lieu de mission
Le lendemain (19 Août) nous arrivons enfin au « séminaire ». Comme expliqué dans la rubrique « Papouasie », nous parlons d'un « petit séminaire » comme il en a beaucoup existé en France il y a quelques années en arrière. Il s'agit d'une école catholique correspondant au niveau collège-lycée, où les élèves sont majoritairement pensionnaires; des pères et des frères, aidés de quelques professeurs assurent la formation et l'éducation des jeunes qui leur sont confiés.
L'école est perdue à l'extérieur d'un village (Aimas) qui se trouve à 24 kms de Sorong. Les bâtiments sont tout neufs (la première rentrée a eu lieu il y a 3 ans), voire même encore en construction pour ce qui est de la partie lycée. Nous vous ferons une description plus détaillée des murs dès que nous en aurons le loisir.
Nous sommes donc au milieu de nul part, à la limite de la jungle. L'accès est assez limité surtout pour les élèves qui viennent de loin (pour exemple: un des plus jeunes papous de l'école a 5 jours de marche pour rentrer dans sa famille!); mais il y a de la place et nous sommes au vert... Ah oui, nous avons oublié de souligner que nous sommes bien en pays équatorial: ici il pleut tous les jours!!!! et puis la pluie des bretons à côté, ce n'est rien! Des averses parfois violentes nous tombent dessus en un rien de temps... Cela peut passer mais cela peut durer aussi! Et au grand désarroi de Charlotte, il paraît qu'en ce moment nous sommes en saison sèche! Inutile de vous dire que de toutes manières, qu'il pleuve ou non, nous sommes trempés... l'humidité ambiante est impressionante, « ça pègue » 24h/24 diraient les sudistes!!! Ici pas d'hélice au plafond, on fond!
Et bien entendu: Bienvenue au royaume des moustiques et Cie!
Notre installation
Nous logeons dans le bâtiment des professeurs; deux pièces nous sont laissées à disposition: notre chambre et une autre qui fait office de bureau-rangement. Nous aurions bien aimé que ces deux pièces communiquent entre elles, histoire d'avoir un petit « chez-nous » accueillant mais ce n'est pas le cas...
Autrement, nous avons un boxe dans un bâtiment voisin: c'est là notre salle de bain! Nous y avons une réserve d'eau (un bac carrelé d'environ1m3, qu'il faut remplir régulièrement aux heures où la pompe est branchée), un espace pour se laver avec un trou pour l'évacuation de l'eau et un wc à l'européenne (merci Renaud et Fanny!) pour ce qui est de la forme mais à l'indonésienne pour ce qui est du fonctionnement!!!
Pour ce qui est de la cuisine, il n'y en a pas dans notre bâtiment et nous mangeons avec les frères les plats qui sont apportés de la « cuisine commune »; cuisson « feu de bois », c'est très chic n'est ce pas?! N'ayons pas peur: tout est bien cuit... Pour rassurer tout le monde manger du chien, ne rend pas malade! Nous avons testé et testons encore régulièrement...
Petit tour de pays
Notre première semaine nous a servi à repérer un peu le coin et à aller à la rencontre des gens; L'évêque aurait voulu nous emmener en avion mais il était trop pris; du coup nous l'avons juste accompagné à 2 inaugurations: tout d'abord celle d'une école supérieure ayant pout but de former des professeurs en théologie, puis celle d'une nouvelle paroisse baptisée « saint Bernard », non loin de notre école. Cela permettait de faire un peu de publicité pour notre école en passant!
Les îles: Comme le vice ministre des cultes s'était déplacé pour ces occasions, les organisateurs lui avaient prévu un petit tour, avant qu'il ne reparte à Jakarta, dans les îles situées au nord de Sorong. L'évêque nous ayant proposé d'être de la partie, nous en avons profité bien sûr! Nous avons découvert là un joyau de la Papouasie: un archipel de 600 îles dont 35 seulement sont habitées... de l'eau splendide, des îles à la Robinsson, du corail et des poissons aux couleurs vives, des coquillages énormes (plus grands qu'un avant-bras!). Le Père Paul et moi-même (Gwenolé) avons eu l'occasion de nous baigner, (malheureusement qu'une vingtaine de minutes, mais à faible profondeur on voit déjà beaucoup d'espèces! Dommage que nous n'ayons pas d'appareil photo étanche!)
L'intérieur du pays: Samedi, nous sommes demandés vers 09h30 par le Père Tromp (Missionnaire hollandais qui est le grand responsable du complexe où est l'école): une voiture vient nous prendre pour nous faire visiter les environs de Sorong. Il faut savoir que Sorong est une petite ville qui n'a pas du tout de charme ni d'intérêt et qui est sans doute née après la découverte du pétrole dans la région. Nous nous dépêchons et nous voilà en route avec le Père Paul et Leila (à 6 dans un 4X4 pour 4) pour une visite à 100 km de Sorong. Nous allons voir des puits de pétrole, quelques plages et surtout des kms de piste à travers la jungle; Les routes sont très peu nombreuses dans le pays et l'état des pistes est plus que précaire étant donné les pluies diluviennes; heureusement, le 4X4 est tout à fait à la hauteur; la dame nous explique que la jungle environnante appartient aux papous;
Ici les papous sont chez eux et il est très difficile pour les non papous d'acheter des terres: tout d'abord parce que les papous ne voient pas l'intérêt de ces sous et puis parce que même lorsque le terrain est vendu, le papou revient y chercher ses bananes...etc: la terre est vendue mais ce sont ses bananiers!!! L'évêque nous a expliqué toute la difficulté qu'il a eue pour pouvoir acheter du terrain et faire construire l'école. Cela nous fait sourire...
La moto
Une moto est prévue pour les volontaires et nous avons commencé (surtout Charlotte) à dompter la bête!
Gwenolé gère déjà pas mal et d'ailleurs, dimanche nous sommes allés à Sorong pour dire au revoir au père Paul et à Leila qui nous quittaient... Le premier « grand trajet »!
Pour une première nous avons été gâtés... rien de grave heureusement: il était pas loin de 18h30, nous avions tout juste quitté le centre de Sorong pour rentrer à l'école; il pleuvait des seaux (des vrais!) et nous roulions sur une route complètement prise par l'eau; c'est alors que nous nous sommes aperçu qu'il y avait un souci: les deux roues avaient crevées (deux c'est mieux pour commencer!)!!! bien sûr il faisait déjà sombre et les petits « garages »(ce sont juste des petites cabannes, pas de Norauto) étaient fermés pour cause de dimanche soir... Nous étions à tordre, sans numéro de tel de l'école (!), et avions aucune envie de sortir les dictionnaires pour apprendre les mots « garage, pneus...etc »; Heureusement, après avoir marché une heure (il pleuvait toujours) et trouvé de bonnes âmes, nous avons pu remédier au problème... Nous sommes repartis environ 2 heures après et sommes rentrés trempés à l'école: la veille de notre rentrée...
Les frères nous attendaient, ils ont bien ris de cette première expérience; et comme on dit chez les M.E.P.: vive la joie quand même!
Notre travail
Nous avons eu plusieurs occasions de croiser nos futurs élèves. La différence entre papous et non papous est frappante: vous ne pouvez pas vous tromper entre un indigène et un transmigrant; voyez-vous même sur les photos! En tous les cas, ils ont tous de bonnes bouilles...
Pour ce qui est de nous, nous sommes chargés de 22h de cours de « speaking English » par semaine. Soit le double de temps de nos prédecesseurs: Fanny et Renaud ont montré qu'on pouvait compter sur la pédagogie M.E.P. sans doute!!!
Nous avons 280 élèves... cela devrait sans doute bien nous occuper !
Il y a aussi l'infirmerie, dans laquelle Charlotte pourra aller donner un coup de main à nos heures perdues... Le pôle sanitaire est plutôt calme en ce moment: le père Tromp nous a expliqué qu'à la rentrée, il y avait eu beaucoup de travail parce qu'il avait fallu déparasiter un bon nombre d'élèves: des nouveaux étaient arrivés avec une parasitose de la peau... et tout le monde se grattait!
Nous nous ferons une joie de continuer cette rubrique dans notre prochaine news letter: vous aurez ainsi nos premières impressions!
En attendant, nous voulons dire un grand Merci à Renaud et Fanny! Merci pour tous vos conseils et vos « petits soins » de départ! Merci aussi pour le matériel que vous nous avez laissé: nous n'avons pas eu le plaisir de voir vos batiks: ils ont dû faire la joie de certains... Nous comprenons déjà qu'il nous faudra du courage et nous nous confions particulièrement à vos prières parce que vous savez réelement tout ce dont nous avons besoin pour mener à bien notre année... Nous sommes heureux de vous savoir à nouveau au milieu de vos familles et amis, profitez en bien et bonne rentrée!
Puisque nous en sommes aux petites dédicasses: nous sommes tout d'abord de tout coeur avec Mijo et Sébastien, nous pensons bcp à vous (ce jour sera magnifique nous en sommes sûrs! vous le ferez revivre pour nous à notre retour.... soyez assurés de notre profonde amitié et de tous nos voeux de Bonheur! de la part d'une « témoin en vadrouille » et de son cher mari).
Nous n'oublions pas notre chère Gwenaëlle pour son anniversaire! Bon courage dans cette course perpétuelle! Nous espérons que tu auras quelques minutes pour souffler tes bougies et nous t'attendons pour partager quelques grains de riz!
Et nous vous embrassons tous bien affectueusement; le mois d'Août tire à sa fin, bon courage pour la préparation des rentrées! @ très bientôt!
Gw&Cha
LA PAPOUASIE
« Petit bout du monde » dites-vous?! Vous n'y êtes pas!... L'île gigantesque de Papouasie-Nouvelle Guinée rivalise en superficie insulaire avec Bornéo pour le 3ème rang à l'échelle mondiale, après le Groenland et l'Australie....
Un peu d'Histoire
Quelques siècles avant notre ère, au temps des colonies, les portugais, les anglais, les hollandais et les allemands mirent pied sur l'île en différents endroits. Une ligne imaginaire fut ensuite tracée du Nord au Sud pour scinder cette grande île en deux morceaux bien distincts: une frontière était apparue, donnant naissance à la « Papouasie-Nouvelle Guinée » à l'Est (pays partagé entre les colons allemands au Nord et les colons britanniques au Sud) et à la « Papouasie »à l'Ouest sous le drapeau colonial hollandais.
Aujourd'hui, la partie Est « Papouasie-Nouvelle Guinée » est indépendante depuis 1975; elle fait toujours partie du Common Wealth mais a bcp de difficultés à maintenir son unité nationale.
De son côté, la partie Ouest « Papouasie » est restée colonie hollandaise jusqu'en 1963, date à laquelle un mandat fut donné par l'O.N.U. à l'Indonésie pour administrer ce territoire.
Les papous n'étaient alors pas encore indonésiens; c'est en 1969 que, suite à un referendum quelque peu douteux, la Papouasie passa sous la souveraineté de l'Indonésie, sous le nom d'Irian Jaya (Irian: « climat toride » et Jaya: « victorieux »).
Le nom d'Irian Jaya est resté quelques années mais depuis 2000, la contrée a repris le nom de Papoua[sie]. Cette dernière information demeure encore très peu connue, ce qui explique que l'on parle toujours de l'Irian Jaya dans les échanges internationaux alors qu'ici le nom est bien « Papoua ».
Papoua
L'oiseau est à Papoua, ce que l'Hexagone est à la France: cherchez bien sur la carte, vous trouverez l'oiseau des papous!
Cette moitié occidentale de l'île s'étend sur 415 000 km2 et ne compte que 2 millions d'habitants... Soit 5 habitants au km2!!!
Elle est l'un des derniers véritables espaces sauvages de la planète: aux trois quarts recouverte de forêt tropicale, elle abrite toujours des populations qui vivent encore comme à l'âge de la pierre.
Pendant de très longues années, le coeur du pays est demeuré inexploré; nous avons même pu lire sur les cartes des missionnaires du début XXème « terre inexplorée » comme intitulé pour « Papoua »!
« Papoua » est un terme probablement malais qui désigne un « homme noir à cheveux crépus ». Les papous habitent depuis 60 000 ans cette terre (dit-on) et ne sont pas côtiers, ils se concentrent à l'intérieur des terres. La vieille population que l'on trouve en bordure de mer est d'origine austronésienne.
L'entrée de Papoua dans le giron indonésien permet à l'Indonésie de profiter des belles richesses du sous-sol papou (pétrol, gaz, or, cuivre) et sert à désengoger les autres îles indonésiennes surpeuplées; une politique nationale de transmigration a été rondement menée ces dernières années, si bien que dans certains coins, on croise plus de transmigrants que de Papous.
Les papous n'ont guère pu s'opposer à cette mainmise; la plupart ont abandonné leur mode de vie traditionnel et sont manoeuvres dans les mines et les plantations ou bien, occupent des emplois urbains au bas de l'échelle. Les autres sont restés sur leurs terres et vivent toujours en tribus. Ils sont très clairsemés et divisés: on compte 250 langues papoues, ce qui correspond à autant de tribus!!!
La Mission
Nous parlerons tout d'abord des missionnaires qui ont été envoyés en Papoua: ce sont eux les premiers qui ont bravé les dangers de cette terre alors inconnue...
Ancienne colonie hollandaise, l'île de Papoua a été le souci des missionnaires catholiques et protestants. Beaucoup ont oeuvré et oeuvrent encore dans un souci d'évangélisation et de pratique de doctrine sociale de l'Eglise. « Nous apportons les sacrements et les sacs de ciments » disait en souriant le recteur du séminaire.
C'est bien simple: ici il existe 400 aérodromes (de simples pistes) pour desservir les différentes contrées, eh bien les 400 ont été construits par les missionnaires.... cela donne une idée de l'oeuvre...
(pendant ce temps, le gouvernement local, bien qu'étant à la tête d'un pays à riches ressources, ne possède toujours pas un seul avion: les sous ne font que passer...)
Aujourd'hui, Papoua est partagé en 5 diocèses; L'évêque de Manokwari-Sorong veut développer les paroisses et les écoles; il a ouvert à quelques kms de Sorong un petit séminaire (qui correspondrait chez nous à un collège-lycée) en vue de pourvoir à l'éducation des jeunes. Il tient à ce que les effectifs comptent au moins 60% de papous car souvent les papous sont laissés pour compte au bénéfice des transmigrants.
Le séminaire a 3 ans et compte presque 300 élèves. Les enfants qui y sont inscrits ne sont pas tous appelés à rentrer un jour au grand séminaire mais peuvent profiter de l'enseignement donné ici.
Certes l'évêque aimerait voir fleurir des vocations pour continuer l'oeuvre commencée (comme dit Jean-Paul II: « le prêtre? un homme au service des hommes »!) mais cela reste du domaine de Dieu.
C'est donc dans un souci de développement éducatif global que Monseigneur Datus Lega a demandé aux M.E.P. de détacher des coopérants.
Nous aurons la joie de vous faire partager cette expérience très prochainement!
samedi 16 août 2008
Un petit coucou pour terminer notre séjour à Yogya. L'école est finie et nous avons eu une dernière semaine encore bien occupée;
Mariage franco-javanais
Il y a qq semaines, nous avions été invités au mariage de Nicolas Blocquaux, ancien coopérant M.E.P. avec (son ancien professeur d'Indonésien...!) unejeune indonésienne portant le joli nom de Siwi.
Le w.e. dernier nous avons donc pu découvrir un mariage à la javanaise: les jeunes fiancés s'étaient mariés civilement en France et nous avions ici le mariage religieux. Comme vous pourrez le voir sur les photos, les mariés et leurs familles étaient habillés à l'occidentale à l'église, et le soir ils avaient revêtu les habits traditionnels.
La réception avait lieu dans une grande salle d'hotel au fond de laquelle les mariés et leurs parents étaient installés sur une grande estrade. Les invités allaient en grande file saluer et féliciter les hôtes du jour. Il y avait bcp de gens (la famille, les amis, le quartier, l'école...). Autant vous dire que la file d'attente était assez longue.
De notre côté, nous ne faisions pas du tout tache parce qu'il y avait bcp d'occidentaux de l'Alam Bahasa (notre école de langue).La file de félicitations montait donc sur l'estrade, en redescendait et les gens se servaient au buffet dînatoire. Chacun mangeait dans son coin puis rentrait chez lui. La réception n'a duré que deux heures mais elle a été très éprouvante pour les mariés et leurs parents car il faisait très chaud et les habits traditionnels sont en velours de belle qualité -bien épais!-. Nous avons été très étonnés de voir que ceux ci mangeaient ensuite tout seuls, sur une petite table, dans un coin de la grande salle pendant que les gens s'en allaient.
Nous souhaitons de beaux voeux à ces nouveaux mariés!
Les motos et la plage... et le premier papou!
Cette semaine Gwenolé a fait ses débuts en sepeda-motor pour aller voir la mer.
La première fois, nous allions occuper notre temps entre coopérants M.E.P., entre la messe de mariage et la réception; autant vous dire que c'était vraiment très sympathique de nous retrouver tous ensemble!
La deuxième fois, toujours du côté de la mer, nous allions découvrir un rituel javanais. Les javanais sont encore très imprégnés de religiosité ancestrale et restent attachés à leurs mythes et superstitions...Une légende du lieu dit qu'un prince du pays, alors qu'il s'était retiré en bordure de mer pour réfléchir, s'était assis sur un rocher (attention le rocher est important!) et aurait reçu une révélation disant qu'il ferait l'unité du pays; la déesse de la mer serait alors sorti de l'eau et serait venue à lui pour se donner à lui. Aujourd'hui, l'unité du pays est faite, le rocher existe toujours (il est couvert de fleurs) et les gens viennent s'y recueillir en foule, certains soirs surtout. Un mur a été construit autour du rocher et des gardes anoblis par le sultan veillent sur le lieu. Les gens apportent des offrandes (bcp de fleurs... encens...etc.).
Un peu plus loin, une grande foire a lieu: les gens étalent leurs marchandises, de la nourriture, des vêtements, de multiples « dernières trouvailles » (tous les maux peuvent être guéris, ils ont tout ce qu'il vous faut!); des magiciens font des scketchs qui n'en finissent pas (après 20 minutes de suspens,nous avons changé de stand: nous ne saurons jamais si le « volontaire » s'est réveillé avec les cheveux blancs!
Ce que nous ne vous avons pas dit, c'est que nous avons vu notre premier papou, au milieu de cette foire! Allez voir les photos il vaut le coup d'oeil! Et oui, il avait ouvert son stand lui aussi et faisait un cours (si! si!) aux javanais qui le regardaient, très impressionnés! Il leur expliquait que les papous eux n'avaient jamais les maux que eux les javanais avaient parce qu'ils utilisaient la nature!!! C'était très drôle de voir l'attroupement javanais autour de ce « savant papou » car il faut savoir que les papous sont quelque peu méprisés par les autres indonésiens... Nous étions très fiers de notre orateur!!!
L'école une dernière fois
Nous avons profité de cette dernière semaine pour découvrir le site d'Imogiri avec notre professeur principal (les 3 M.E.P. toujours et une américaine en plus au progamme). Imogiri est le cimetière des sultans du pays et leurs familles. Il est situé au sommet d'une colline escarpée et domine ainsi le pays. Pour la visite nous devions revêtir la tenue vestimentaire du pays et ne pas porter de bijoux, surtout pas d'or! Charlotte a fait mine de rien pour son alliance et Gwenolé a préféré cacher son annulaire d'un gracieux bout de mouchoir en papier enroulé autour du doigt... Nous sommes entrés sans difficulté et avons gravi à 3 reprises un nombre assez important de marches: nous disons trois reprises parce qu'une hauteur n'a pas suffi pour enterrer tous les sultans.
Au sommet de chaque escalier, les photos sont interdites: nous entrons dans des maisons très basses où sont enterrés les proches des Sultans, il fait sombre et nous avançons au coeur des édifices et là, une pièce aveugle nous attend; nous devons entrer par une toute petite porte (1 mètre de haut): nous sommes ainsi obligés de nous baisser et d'entrer courbés dans le reposoir des sultans... la salle est toute petite, il y fait très chaud; une ou deux bougies éclairent le lieu, de l'encens brûle, des pétales de fleurs sont déposés sur les pierres tombales et nous devons rester courbés ou du moins agenouillés sur nos talons. La professeur nous dit de prier: nous prions donc pour le repos des âmes de ces sultans et pour l'Indonésie (ça ne peut que faire du bien!!!dommage que nous n'ayons pas eu d'eau bénite à glisser entre les pétales!)
De retour à l'école nous sommes repassés par le silver market, ce qui nous a permis de prendre quelques photos.
Nous avons fini la semaine en beauté... par des heures sup!
En raison de l'arrivée de la fête nationale, des Olympiades ont été organisées après les cours. Au milieu des étudiants et professeurs, nous avons fait briller les couleurs de la France: pour être sûr de remporter toutes les épreuves il y avait un français dans chaque équipe!
Mais les deux meilleurs équipes ont été celles de vos serviteurs, bien sûr!
Ces Olympiades ont été l'occasion d'apprendre plein de nouveaux jeux (en Indonésien toujours), de beaucoup rire et de faire nos adieux à l'école...car, pour fêter la victoire, nous avons été diplômés le soir même!!! (franchement il va nous falloir du temps avant de nous sentir à l'aise dans une conversation mais nous nous sommes munis de livres pour continuer notre apprentissage chez les papous).
Petit extra
Mardi soir nous avons fait une petite soirée M.E.P.: Le père Jean-François nous a emmenés déguster du cobra (ou, pour les gens bilingues que nous sommes, du « Kobra! ») Cela ressemble à du calamart (au point de vue texture), et pour ce qui est du goût, cela n'en a pas trop; les serpents sont préparés dans des sauces commes les escargots...).
Nous vous embrassons tous bien fort et.................................... rendez-vous CHEZ LES PAPOUS!!!, nous allons bientôt décoller (nous sommes à l'aéroport...)
Gwenolé et Charlotte
vendredi 15 août 2008
"Santé mentale"
Notre 2ème semaine de cours s'achève! Nous avons la tête extrêmement chargée et de plus en plus de mal à retenir les structures et le vocabulaire... Malgré l'apparente facilité de l'Indonésien, son apprentissage n'est vraiment pas de tout repos! (et dire que nous avons échappé au Chinois et au Vietnamien... ouff!).
Le fait est que nous devons apprendre une langue en un temps record: nous ne sommes pas des stars, mais pour notre défense, nous n'avons que 3 semaines (6h par jour, 5 jours par semaine soit 90h) et nos prédecesseurs ont eu -il est vrai- 5 semaines de cours pour le même bourrage de crâne (4h par jour, 5 jours par semaine soit 100h).
Nous avons certes bien progressé, mais il nous reste encore beaucoup à apprendre...
Pour la petite histoire: il y a deux jours, nous sommes allés à la sortie des cours, acheter dans une librairie le livre de Messe en Indonésien. Nous en avons profité pour flâner dans les rayons et sommes tombés sur la rubrique « scolaire ». En étudiants assidus, nous avons regardé l'étalage et nous sommes arrêtés sur une série de livres de lecture pour enfant, classés par groupe « S.D ». Nous ne connaissions pas le niveau que représentait ce « S.D. », mais sans nous décontenancer outre mesure, nous nous sommes penchés sur le « S.D.6 » en pensant à notre bonne vieille classe de 6ème française... A la lecture des premières lignes nous nous sommes trouvés obligés d'opter modestement pour un « S.D.5 »...Hélas, une nouvelle déconvenue nous attendait!... il fallut ouvrir le livre « S.D.4 » pour s'apercevoir que là encore notre niveau n'était pas arrivé à maturation! il en fut de même pour le « S.D.3 » ainsi que pour le « S.D.2 »... nous mettions tout notre espoir dans le « S.D.1 », et là (ne pleurez pas !) nous avons compris que nous pourrions acheter ce livre de 1er niveau de lecture peut-être (!) avant de quitter Java, après notre 3ème semaine de cours...
Enfin nous arrivons à nous débrouiller de mieux en mieux pour parler; nous pouvons faire des courses en Indonésien, et même marchander! Pour cela l' école nous forme très bien car les professeurs nous poussent (à la consommation!) à faire des courses. Finis les jeux de marchands en salle de classe, nous sommes de plus en plus dehors pour discuter en direct; le professeur nous regarde de loin et voit comment nous nous débrouillons dans nos interviews.
Petit apport culturel
L'école met au programme des « field trips » au choix. Nous avons choisi (les 3 volontaires M.E.P.) d'aller visiter le célèbre et mystérieux temple de Borobudur.
Mercredi matin, nous sommes donc partis accompagnés de notre professeur coordinatrice pour une escapade de qq heures.
Le temple bouddhiste de Borobudur est un temple très ancien (11 siècles) rénové par l'UNESCO dans les années 1970 (démonté pierre par pierre, cimenté et remonté en 10 ans); il a 10 étages; c'est une énorme pyramide d'un genre assez rustique, dont les niveaux sont tous travaillés au burin (bon pour les Bretons, c'est un peu le calvaire de Plougastel puissance 10 (au moins!))... Les bas reliefs qui ornent les murs des galeries sont très occupés... Les statues sculptées en 3D sont en général des bouddahs très simples (pas chargés comme on peut en voir...) bon je laisserai Charlotte développer le sujet... Pour ma part, j'ai fait quelques photos: elles parlerons d'elle-mêmes... http://picasaweb.google.com/gwecha2008/Borobudur
Petit a parte d'histoire, je (Charlotte) prends donc la plume pour expliquer en qq lignes « la sortie Borobudur ». Borobudur est en effet un temple bouddhiste, pas n'importe lequel: le plus gros monument bouddhique du monde ! On parle de temple mais à la différence de bcp d'autres, celui-ci ne possède pas de « salles ». Et oui, cette grosse pyramide n'est pas creuse... tout le travail architectural trouve sa particularité dans l'agencement des pierres qui tenaient sans mortier jusqu'aux rénovations de l'UNESCO; Ce qu'il y a d'extraordinaire c'est que Borobudur, environ 2 siècles après sa construction, fut mystérieusement abandonné (sans doute l'éruption du volcan Mérapi y était pour qqc). Recouvert par la végétation, il fut dissimulé pendant près d'un millénaire aux yeux des hommes!!! C'est seulement en 1815 qu'un gouverneur anglais fit dégager l'immense édifice...
Et le Bouddhisme dans tout ça? Borobudur a été concu pour l'éducation des pélerins plus que pour l'adoration d'un dieu, ce qui explique pourquoi on ne trouve pas de salle ou d'autel mais simplement des promenades à différents niveaux de la bâtisse. Ces promendes sont ornées de bas reliefs à fin pédagogique et Borobudur lui-même symbolise la montagne habitée par les dieux et se veut une réplique des trois divisions du monde propres au Bouddhisme Mahayana: les dix niveaux du temple sont donc divisés en trois groupes bien distincts; la sphère inférieure, le Khamadhatu, représente la vie humaine: les bas reliefs montrent les délices du Khamadatu et la damnation qu'ils entrainent. Vient ensuite le niveau intermédiaire, le Rupadhatu, qui représente « la perception », autrement dit, la prise de conscience de la nécessité de se détacher des choses du Khamadhatu; enfin la troisième sphère, l'Arupadhatu, symbolise le détachement suprême auquel l'homme doit parvenir pour devenir alors un « bouddha » (bouddha signifie « sage ») et atteindre le royaume de la vacuité et de l'abstraction...
Notre professeur nous a expliqué (en Indonésien bien sûr!) les bas-reliefs rapportant l'histoire de celui qui fut appelé Bouddha et qui détacha de l'Hindouisme aux innombrables dieux (parfois regroupés en un seul... c'est assez complexe!) cette philosophie de vie qu'est le Bouddhisme. Attention toutefois: il existe plusieurs sortes de Boudddhisme: ceux qui se tiennent à une philosophie simple et ceux qui se rattachent à une présence divine.
Il reste encore bcp d'énigmes irrésolues sur le site de Borobudur et nous avons été étonnés de voir certaines représentations de Bouddha très proches de certaines de nos représentations du Christ (par exemple: habillé d'une tunique simple avec ceinture, une auréole au dessus de la tête, debout à côté d'un arbre au dessous duquel paissent des moutons)... si vous avez une idée, nous sommes preneurs!!!
L'art de la semaine
Vendredi, Anne-Charlotte a suivi un cours de Batik (cela était proposé à l'école) elle le racontera donc mieux que moi, bien que j'aie eu la possibilité d'aller prendre quelques photos, (merci à mon professeur du moment).http://picasaweb.google.com/gwecha2008/Batik
Je (Charlotte) reprends donc le clavier pour vous donner une petite idée du Batik (ce sera moins long que Borobudur n'ayez crainte!). Comme nous l'avons dit dans notre mail précédent, le batik est un tissu peint selon un processus traditionnel. Au départ, destiné à habiller la famille princière et la cour, les batiks étaient travaillés sur de la soie. Aujourd'hui, le coton s'est glissé dans cet art mais il reste encore qq produits faits en soie. Le principe du batik consiste à créer un motif en faisant couler sur le tissu de la cire chaude -à l'aide d'un « canting » (tuyau de bambou muni d'un bec de cuivre)- pour ensuite teindre de différentes couleurs le motif apparu.
Nous avons procédé au dessin de cire, puis à la teinte du tissu, et nous avons laissé les « embryons de chefs d'oeuvre » (dixit Gwenolé) sécher au soleil. Il faudra tremper le tissu dans l'eau bouillante pour faire partir la cire, cependant, je ne sais comment les indonésiens font tenir la peinture parce qu'il s'agit d'une coloration faite à l'eau... Je vous dirai le secret dans la prochaine newsletter!
La vie à la ville
Pour la première fois nous avons entendu une chanson relativement agréable (polyphonique!), diffusée par le haut parleur de la mosquée d'une école... Nous avons oublié de vous parler des chants qui jalonnent d'habitude nos journées (eh oui, on peut déjà parler d' « habitude » même si on ne s'habitue pas!!!). Avec le temps de la modernisation, les imams eux aussi ont investi dans des micros et haut-parleurs... Autrefois lorsque le Medjine montait chanter en haut du minaret cela devait faire du bruit certes mais pas autant que maintenant: quand vous passez à côté de la mosquée à l'heure de la prière, c'est comme si vous passiez à côté de la sirène de la mairie française, sauf que la mosquée n'a qu'un étage, donc vous en avez plein les oreilles, c'est assez difficilement supportable! de plus il faut savoir qu'ici la ville compte 2 mosquées par Km2... nous vous laissons imaginer la belle cacophonie à certaines heures...!
Nous devons tout de même reconnaître un avantage avec cette population musulmane, c'est qu'ici il n'y a pas de vrais voleurs: même s'il y a des pick-pokets dans les lieux touristiques, vous pouvez laisser votre vélo dans la rue sans anti vol...
Et puis parlons « Bretagne » un peu...
Ici, le Festival interceltique de Lorient version Yogjakarta se déroule cette semaine; la fête nationale arrive bientôt (le 17/08), tout un chacun sort ses pinceaux pour rajeunir les quartiers et les musiciens s'entrainent..
Nous avons donc une pensée émue pour les bretons car une cinquantaine de musiciens répètent tous les matins devant la maison... Tout y est:Trompettes et cuivres en tous genres, toute la famille des tambours et ses cousins de 07h30 à 12h00; autant vous dire que le réveil matin est efficace (quoique en jours ouvrables nous sommes déjà sur le chemin de l'école); nous avons la joie de voir une évolution positive dans l'harmonie des morceaux mais nous ne pourrons vérifier le résultat le jour J car nous serons entre Java et Papoua!!!
Voilà voilà pour les dernières petites nouvelles! Nous voulons souhaiter un très bel anniversaire et une bonne fête à notre chère belle soeur Marie; nous penserons bien à elle le 15 Août. Nous n'oublions pas notre cousine Guilène (attention à l'écriture, vous trouverez la bonne cousine!) pour son année de plus le 14 Août et lui souhaitons dans le même temps de belles choses pour l'année qui arrive;
Bonne fête à toutes et tous les « MARIE » le 15 ! (un affectueux baiser pour Marie-Liesse et mamie, Praxou, Mariche (encore!), Mijo, Marie-Alix (bien sûr!) Marik ...et tous les autres!)
Nous vous embrassons bien affectueusement, à bientôt ! Rendez-vous sur Picasa Albums Web pour les photos...
ACh et Gw
mercredi 6 août 2008
samedi 2 août 2008
"L'Inculturation"
Yogya, le 3/08/08
Bien chers tous,
Nous voici à nouveau sur les ondes pour vous envoyer les nouvelles d'ici!
Un grand merci pour toutes les petites nouvelles reçues, nous essayerons de répondre individuellement (au moins brièvement) à chacun dès que nous aurons un peu de temps; Ici les journées sont bien remplies car nous avons bien retenu de notre formation M.E.P., que pour rencontrer l'autre il fallait passer certaines barrières: celle de la langue assurement mais aussi celle des us et coutumes, sans oublier de s'imprégner de l'histoire de la civilisation locale... Aussi avons nous commencé à découvrir le pays!!! (à Java nous faisons un brouillon de découvertes pour être encore plus « ouverts » chez les papous)
Le Silver Market:
A peine de retour à Yogya (le vendredi 25/07), l'occasion nous est donnée de visiter le marché de l'argent (marché du métal et non de la monnaie);Renaud est de la partie, et les propriétaires de notre maison d'accueil (les Heru) nous déposent au pied d'une usine...
nous avons commencé la visite; en zigzagant entre les différentes chaines de travailleurs et travailleuses... Tous manipulent de minuscules pièces et nous avons ainsi pu voir toutes les étapes de fabrication (formatage, assemblage sur papier, solidification et nettoyage en plusieurs temps); rien n'est oublié! Pas même l'étape de « salissure en direct » pour certains objets: pour faire plus ancien!!!
Bien sûr la fabrication d'une petite boite en argent demande à elle toute seule parfois 24 h de travail sur une chaine de plusieurs personnes, et le prix est dérisoire... cherchez l'erreur! ». Nous sommes restés discrets sur le sujet et avons continué notre route vers les différents exposants d'objets.
Le Râmâyana
Le soir de la Ste Anne, ici pas de danses bretonnes... Mais du folklore traditionnel tout de même! Et oui, vous l'avez deviné: pour fêter ce beau jour, Gwenolé nous a emmenés voir le Ballet du Râmâyana. Une sorte d'opéra joué en plein air, sur une scène immense... Il avait plein de couleurs et le spectacle valait le déplacement; tout d'abord parce que l'histoire de Râma tient une place importante dans cette civilisation aux origines hindouistes (le Râmâyana est l'un des deux textes fondamentaux de la mythologie hindouiste) et puis parce que cela réjouissait Charlotte de retrouver ainsi mis en scène les textes de Sanskrit si laborieusement traduits il y a qq années sur les bancs de la Fac. Merci Gwenolé!!!
Gwenolé a pu prendre un bon nombre de belles photos que nous espérons pouvoir vous faire parvenir un jour sur le net!...(http://picasaweb.google.com/gwecha2008/RMYana/photo)
La Circulation Locale
Pour notre grande joie, Mr et Mme Heru (les propriétaires) nous ont prêté des vélos pour pouvoir nous déplacer à notre aise dans la ville; aussi en avons nous profité tout de suite.
Nous nous faisons donc à la circulation locale... pas rien, la circulation dans le monde asiatique!
Quelques conseils:
-surtout ne pas se poser trop de questions, on avance, on évite les arrivants de la gauche en essayant de ne pas se faire prendre par la droite(ah oui les Indonésiens ont eu l'intelligence de décider de rouler à gauche, non pas parce qu'ils avaient été anglais, mais en signe d'indépendance lorsqu'ils ont chassé les Hollandais!)...
-on roule tranquillement, on s'infiltre dans une file de circulation, on ne s'occupe pas du tout de ce qui se passe derrière (ce qui est assez génant quand on est 2 je vous l'accorde!) mais si vous vous retournez il y a un risque assez élevé d'accident! Enfin tant que ça roule, gardez bien votre place sans souci des frôlements, vous êtes presque en sécurité!
-vient ensuite le difficile problème pour « s'exfiltrer » de la circulation... Quand tout le monde tourne à gauche, donc sur vous, et que vous voulez aller tout droit, cela n'est pas toujours possible! Eh oui on fait des détours... euh touristiques!
-sur une même route il y a des camions, des bus, des voitures, des motos, scouters et autres mobilettes, puis viennent les vélos, les pousses pousses, les charettes à cheval et à pied! Le tout dans un nuage assez impressionnant de gaz d'échappement! Tous les motards ont un masque sur la bouche.
Ce qui change quand même tout, c'est que les personnes qui nous force le passage le font toujours avec le sourire!
Et puis nous avons la chance de pouvoir ainsi cotoyer les pousse-pousse men qui sont ravis de nous voir enfourcher nos chers Pégase et Rossinante...
Le Kraton
Yogya est une ville princière, il ne faut pas l'oublier! Et les javanais sont très fiers de montrer le quartier historique dela ville. Nous sommes donc allés visiter le Kraton dont le Palais du Sultan est ouvert en partie aux touristes .(le sultan actuel y habite toujours; il est le dixième de sa lignée, il n'a qu'une femme; son grand-père en avait 32!)
Nous avons eu un guide qui ressemblait à tout ce qu'il y avait de plus officiel: il nous a bien expliqué l'hisoire du palais et de la dynastie et après la visite il nous a emmené dans des magasins de Batic (Peinture traditionnelle sur textils en tout genre, essentiellement sur soie...)...Chose particulière: il n'a pas voulu être payé (cela nous convenait pas mal c'est vrai!) et nous avons appris plus tard, que ces guides sont employés par les magasins de batic pour y ammener des touristes, ce sont pas du tout de vrais guides!
L'Alam Bahasa
L'Alam Bahasa n'est autre que l'école de langue où le « Bahasa Indonesia » nous est enseigné; Nous ne pouvions évoquer notre avancée dans la culture indonésienne sans parler de l'apprentissage de la langue... c'est tout de même la raison première de notre séjour à Java, n'est ce pas?!
Nous avons donc commencé les cours lundi dernier en suivant la règle du jeu à la lettre: chacun son professeur , 6 heures par jour, en indonésien/indonésien, sans oublier nos « homeworks »...
Au départ, nous étions assez curieux de voir ce mode d'apprentissage indonésien/indonésien et pressés de découvrir ce système que les M.E.P. chevronnés nous avaient si bien vanté... Eh bien figurez vous que cela fonctionne!
Les professeurs, assez jeunes dans l'ensemble, basent leur pédagogie sur des outils très différents des nôtres: ils utilisent beaucoup de dessins, de mimes, des jeux en tous genres, y compris des jeux de rôles, des systèmes d'interview à accomplir au pied levé dans les couloirs de l'école ou à proximité de ses murs; Nous nous sommes même retrouvés tous les deux au marché de légumes avec nos professeurs respectifs pour apprendre à acheter, poser toutes les questions de circonstances et faire descendre les prix...
Il s'agit là vraiment d'une pédagogie de terrain!
La langue en elle-même n'est pas très compliquée; ses structures ont été travaillées de façon à la rendre accessible à tous les habitants de l'archipel indonésien. Il faut surtout faire attention à l'ordre des mots dans la phrase, autrement il n'y a pas de différence de genre, de nombre, de temps...Il ne faut pas oublier de rajouter des préfixes et des suffixes: nous avons lu qu'il s'agit là d'une langue à « circumfixes »!
Les racines de l'Indonésien sont un mélange de Malais, d'Arabe, de Sanskrit, de Chinois, de Japonais, de Hollandais, de Français et aussi d'Anglais... enfin un vrai patch-work haut en couleurs n'est ce pas! Comme la population d'ici d'ailleurs!
Pour ce qui est de nous dans tout ça, nous sortons des cours avec les neurones un peu plus enchevêtrés chaque jour (pas très agréable sur le moment mais sans doute pas mal pour les connections à venir!);
Nous ne faisons pas encore nos « resto du coeur » en Indonésien mais ça commence à rentrer !
L'alimentation
Du riz avec plein de petites variantes autour mais... toujours du riz! Et puis aussi des petites pâtes chinoises.
Depuis notre arrivée, nous avons eu l'occasion d'essayer plusieurs « Warungs » ou restaurants de rue lors de nos repas de midi et nous ne sommes pas malades!
Bien sûr, il ne faut pas faire trop attention à la couleur des verres et surtout:quand on a un doute, « il ne faut surtout pas demander ce que c'est »!(dixit Gwenolé).
Bon bon, nous avons entendu que quelques uns de nos amis avaient eu quelques mésaventures digestives peu de temps avant notre départ, lors d'une petite virée marocaine... Alors pour tout vous dire, nous avons un secret: nous avons emporté dans nos bagages, deux bouteilles de Pastis pour remédier aux difficultés de ce genre et figurez-vous que nous sommes en pleine forme!
Pas besoin de médicaments en tous genres, un petit apéro dès apparition de prodrômes suspects et nous voilà toujours sur pied!
Tout ça pour vous dire que nous avons testé pour vous: la bienveillance du Pastis est tout à fait notoire!
Nous espérons juste que les bactéries papoues seront aussi faciles à amadouer que celles de Java!
Voici donc un petit aperçu de nos dernières journées...
Le mois d'Août est bien entammé et nous pensons à tous ceux qui commencent leurs vacances ou les finissent!
Un petit mot pour encourager les hospitaliers de Lourdes 2008: nous penserons bien à vous le 15 Août, merci à maman (de Charlotte) d'aller renflouer les rangs avec Mme de Breuvand; bon courage à toute l'équipe! Il va falloir assurer parce que Mariche n'est pas là, elle pensera aussi bien à vous, nous en sommes sûrs! nous allons nous organiser entre « expat asiat » pour devenir les supportaires spirituels du service Ste Anne B; ça va donner cette année!
Un deuxième petit mot spécial pour Armelle et Olivier: nous penserons bien à vous le 08/08/08 pour l'ouverture des J.O... euh pardon, Pour vos 10 ans! c'est un bon début! Nous vous souhaitons une très belle continuation!
Nous vous embrassons tous bien affectueusement en espérant que tout le monde se porte bien; nous vous gardons dans nos prières, de la Bretagne/Vendée à la Provence via la Bourgogne et le Lyonnais, en passant par la Belgique, La Suisse, le Viètenam, toute l'Asie, L'Afrique sans oublier le Ch'nord et aussi Paris, Bordeau, Aubignosc, La Rochelle!
@ bientôt!
Gwenolé et Charlotte
P.S.:Madouche ce n'est pas parce que tu es en Corse qu'on t'oublie, embrasse bien ton petit mari pour nous!