vendredi 19 décembre 2008




Bien chers tous,
Noël approche à grands pas et avec lui les joyeuses retrouvailles familliales et amicales...
Sans doute êtes vous tous dans la course traditionnelle -si l'on peut dire- des préparatifs et peut être pensez vous que sous l'équateur la vie est plus tranquille ?! Eh bien détrompez vous!

La course à la crêche !


Il n'est pas question de course au « dernier-cadeau-que-l'on-n'arrive-décidement-pas-à-trouver » mais bien d'une course à la crêche : c'est à qui fera la plus belle « maison de Noël » !...
Ici les gens se rassemblent par groupes d'habitants pour construire au coeur des quartiers ou au bord des routes, des cabanes en bambou. Nous parlons de cabanes, mais certaines ressemblent sérieusement à des vraies maisons de par leur taille imposante...
Il y en a pour tous les goûts : des petites, des grandes, certaines en forme d'étoile (si!si!)... on en a même vu une qui était perchée : pour y monter il fallait emprunter une échelle de 12 mètres environs et grimper à flanc de coteaux d'une petite colline. Certaines crêches sont peintes de couleurs vives; d'autres sont munies de lumières multicolores et clignotantes pour être bien vues dans la nuit; d'autres encore, moins « tape à l'oeil », sont faites de bambous travaillés de façon à représenter une décoration (un sapin, une étoile...), un peu comme une découpe d'ébenisterie...
Bref, une grande variété de modèles pour lesquels on retrouve 3 points communs :
1° : il s'agit de crêches, 2° : suffisamment grandes pour qu'un homme puisse s'y tenir debout, et 3° : tout le monde s'y met : généralement les pères de famille en tête, à la grande joie des enfants et des mamans qui les accompagnent.
Nos petites allées et venues en moto (nous fêtons d'ailleurs nos 3000 kms...) nous permettent de voir l'avancée des travaux et la fierté de tous ces travailleurs... Ils sont heureux, et c'est tout simplement beau !




Et l'école dans tout cela ?
Pour Noël, les enfants auront des vacances, mais très peu d'élèves rentrerons chez eux, car les trajets sont compliqués (généralement les élèves ne repartent chez eux que pour les congés d'été -3 à 4 semaines fin juin/début juillet-, et certains enfants font même toute leur scolarité avant de retrouver leur famille !).
Le jour de Noël sera donc fêté à l'école et les élèves se préparent à jouer une crêche vivante.
Pour cela il faut de beaux décors et Gwenolé est allé prêter main forte à l'équipe de construction ; les élèves et les frères ont été ravis d'apprendre les noeuds de surliure et Cie et, malgré un outillage assez rudimentaire (le couteau de Gwenolé coupe mieux les bambous que les scies mises à disposition), le travail avance : déjà 3 petites maisons sont presque sur pieds...
De son côté Charlotte, après quelques prélevements de terre sur un ancien site de fabrication de briques, s'est mise au modelage de petits santons avec Arnolda.






Qui est Arnolda ?
Arnolda est notre voisine de chambre; c'est une jeune fille papoue qui a été atteinte du virus de la Polio alors qu'elle n'avait qu'un an.
Après de multiples opérations pour essayer de sauver ses jambes, les médecins s'avouèrent incapables de poursuivre et lui firent des ténotomies (sections des tendons) au niveau des membres inférieurs. Arnolda fut alors transportée à 10 ans sur l'île de Java pour y être accueillie dans un centre de personnes handicapées. Elle suivit des cours et fit beaucoup de kiné. Elle commença à travailler à la radio tout en continuant ses séances de kinésithérapie. Elle apprit alors à se servir d'orthèses pour lui permettre de se déplacer debout et se mobiliser à la verticale pendant les séances de kiné (ses orthèses ne lui permettant pas de s'asseoir)...
.... « elle marchait donc ! » se dirent ses parents qui, en apprenant la nouvelle, voulurent la faire rapatrier sur Papua.
Ils demandèrent alors au Pater Tromp, via l'évêque, s'il serait possible qu'Arnolda vienne travailler au séminaire. Le Pater Tromp entendant qu' « Arnolda pouvait marcher », donna son accord.
Arnolda, qui avait passé 17 ans à Java, quitta donc la ville, son travail et tous ses amis pour revenir en Papua. Bien sûr, elle était heureuse de retrouver toute sa famille mais celle-ci, vivant dans les hautes herbes, ne peut pas la recevoir avec son fauteuil roulant... Et qu'elle ne fut pas la surprise du Pater Tromp lorsqu'il vit arriver Arnolda dans son fauteuil ! « on lui avait dit qu'elle marchait ! »... Le séminaire n'est pas du tout conçu pour les fauteuils roulants : il y a des marches de partout pour empêcher l'entrée des pluies diluviennes dans les tous les bâtiments... et seulement quelques mêtres sont carrossables en fauteuil roulant...
Notre voisine de chambre a donc commencé une vie bien différente en août dernier : elle est devenue beaucoup plus dépendante car ne peut se déplacer seule à l'extérieur sans l'aide de quelqu'un... En dehors du temps à l'école, elle reste des heures toute seule dans la maison des « guru » : les élèves lui apportent ses repas, sa maman et sa famille élargie viennent de temps en temps la voir et nous tâchons de lui faire des petits plaisir ; nous avons fait mettre une planche devant la porte de la « rumah guru » pour qu'elle puisse descendre toute seule sur l'allée carrossable, ce qui lui permet un peu plus de liberté, mais guère !!!
Si toutefois, elle pouvait s'épanouir dans son travail ! Mais là encore, elle ne peut accomplir la tâche à laquelle le Pater Tromp avait pensé car il faut monter les escaliers etc.... du coup elle donne des coups de main aux secrétaires qu'elle ralentit parfois plus qu'elle n'aide et cela donne lieu à des tensions qui la rende malheureuse...
Nous espérons trouver une solution à cette situation délicate et nous avons proposé qu'Arnolda nous aide dans les cours de soutien : un jeune élève nommé Sandy, suit tous les cours sans rien comprendre parce qu'il parle très mal Indonésien... il accumule les zéros dans toutes les matières, perd son temps à l'école...et rien n'est encore prévu pour cette sorte de problème... Nous avons donc pensé qu'Arnolda serait tout à fait à l'aise pour accomplir ce genre de tâche qui demande beaucoup d'attention et de patience ; peut-être que cela pourrait l'aider à s'épanouir (au moins à l'école) en attendant que les travaux d'assainissement de terrain aient lieu (si toutefois ils ont lieu un jour !).
Notre proposition doit passer en conseil d'école d'ici fin 2008, nous espérons une bonne nouvelle en retour : ce serait un beau cadeau de Noël !



Et la « pesta Natal » pour les « Orang Perancis »...
Nous allons nous évader quelques jours pour une virée en jungle avec l'évêque : tous les ans, monseigneur Datus Lega garde cette date spécialement pour la fêter avec les papous des contrées lointaines.
Nous passerons donc Noël avec les papous de Bintuni. Nous nous y rendrons dans un petit avion pour 9 personnes et sans doute aurons nous à faire un peu de marche à pieds car ce sera l'occasion de rendre visite aux petites « bourgades » alentours...
Nous rentrerons du côté de Sorong le 27 pour changer d'équipe et repartirons le 28 du côté de Fef, toujours dans notre petit avion.
Nous vous enverrons notre prochaine newsletter sans doute depuis Singapour car, après Fef, nous devons sortir d'Indonésie pour changer nos visas. Ce sera pour nous l'occasion de nous replonger dans un monde bien différent !... Enfin, chaque chose en son temps, nous voulons tout d'abord profiter pleinement de ce beau temps de Noël qu'il nous est donné de vivre au milieu des papous. Nous prierons et penserons bien à vous tous, sous les étoiles, dans le secret de cette nuit magique ; personne ne sera oublié c'est certain !


Nous vous souhaitons donc avec un peu d'avance un très beau Noël ! N'oubliez pas vos voisins ou parents esseulés ! Nous vous embrassons très affectueusement,
Vos papoux

P.S.: Merci pour tous vos mails envoyés à l'occasion de l'anniversaire de Gwenolé et pour les plus curieux, sachez que cette date a été pour nous l'occasion d'une nouvelle expérience : nous sommes allés faire un tour chez le « pejahit » pour faire coudre un nouveau panta-short (bleu marine cette fois-ci), en prévision de notre virée en jungle... Ce qui est assez bien, c'est que malgré les aventures du « pejahit », Gwenolé arrive à rentrer dans son pantalon ! c'est tout de même interressant, non ?!

vendredi 5 décembre 2008


Bien chers tous,
Un petit peu de chaleur papoue pour réchauffer tous ceux que nous aimons ! Nous avons beaucoup de mal à vous imaginer dans le froid et la grisaille mais nous suivons fidèlement votre calendrier...
Remarquez comme le « Papounews » est très ouvert !!!
Ici nous avons toujours de la chaleur à revendre et Gwenolé a toujours plaisir à se moquer des 6 douches ou plutôt des 6 seaux quasi-quotidiens de Charlotte... donc rien de changé sous l'Equateur !
Mais non ! on va tout vous dire...

Un petit coin de Paradis
Oui, nous avons eu la chance de pouvoir y goûter dernièrement ! Autant vous dire tout de suite : pas mal du tout !!!... on y serait bien resté !!!
En effet nous avons pu profiter dernièrement d'un w.e. prolongé pour aller à la découverte du magnifique écrin naturel de Raja Empat... Vous vous souvenez de cet archipel de 600 îles dont seulement 35 sont habitées ?... C'est là que nous nous sommes rendus.
Renaud et Fanny nous avaient laissé les coordonnées d'une dame qui travaille pour la conservation et la protection du Corail (Coremap) ; celle-ci voulait bien accueillir les volontaires et leur faire profiter de cet endroit magnifique... Aussi, lorsque nous avons su que nous étions en congés (la veille au soir pour le lendemain bien sûr !), nous l'avons aussitôt appelée... Cette dame, Ibu Meidi, devait justement se rendre dans un village pour y travailler et nous proposa gentillement de la suivre dans sa tournée... C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés en quelques heures dans un univers tout à fait autre !
Nous sommes d'abord allés à Waisai sur l'île de Waigeo puis à Sawandarek sur l'île de Mansuar, deux localités très différentes.
Waisai est une petite ville récemment construite au bord de l'eau, qui s'apprête à accueillir des flots de touristes dans les années à venir... On y croise beaucoup d'indonésiens, tous pressés de parler Anglais mais très peu soucieux du devenir des déchets, ce qui commence déjà à enlaidir le coeur et les alentours de la ville... Actuellement les touristes sont encore triés sur le volet (il paraît que nous étions sur les traces de la japonaise Miss Univers !) : tout d'abord il faut être renseigné et savoir que le lieu possède de magnifiques richesses aquatiques et puis il faut aussi avoir un portefeuille bien fourni car déjà les opérateurs touristiques -généralement d'origine étrangère- ont misé sur des prix énormes... (pour vous donner une idée : si vous voulez plonger avec Papua Diving, il faut compter au minimum 250 euros pour aller passer une simple nuit sur leurs sites...).
Un peu plus en retrait, Sawandarek est un tout petit village qui s'élève sur le sable blanc, entre la jungle et l'eau turquoise de la mer; ses maisons sont faites de bambou uniquement, et les petits sentiers qui en partent, s'enfoncent très rapidement dans la jungle...
A Sawandarek, nous avons vécu de belles heures typiques papoues au rythme du soleil et, pendant que Ibu Meidi travaillait, nous avons pu plonger pour admirer les beautés sous-marines... nous avons y vu des coraux de toutes les couleurs et de toutes les formes...des coquillages, des étoiles de mer.... des poissons eux aussi multicolores et en tous genres: des petits, des moyens, des gros (plus grands que Gwenolé !), tous plus originaux les uns que les autres (nous en avons même vu avec des pattes : ce sont les poissons Glodok, ils ne sont pas très grands mais d'une rapidité déconcertante !). Nous avons aussi suivi des tortues géantes ! Enfin nous étions complètement ivres de tout ce que nous découvrions et cela nous a même coûtés de nous retrouver pris dans un courant côtier tels des enfants insouciants.... Là nous riions moins !
A Waisai la vie sous-marine est un peu moins riche mais nous avons fait la connaissance de poissons tout aussi agiles : alors qu'il faisait très lourd et que nous allions nous rafraîchir à l'extrémité d'un ponton de bois, nous avons été rejoints par tout un groupe d'enfants. Nous les invitons à se joindre à nous... Une bouteille de Coca trainant à la surface de l'eau suffit pour improviser un jeu de « passe à 10 »... les enfants sont ravis et nous aussi ! Personne n'est arrêté par la pluie qui commence à tomber... Le jeu change: les enfants essaient de suivre Gwenolé : c'est à qui fera la plus belle figure de gymnastique sous l'eau... Charlotte songe: « c'est vrai qu'on dirait de vrais poissons ! Ils sont tout aussi rapides et endurants... et leurs tee-shirts et shorts de toutes les couleurs ne font que renforcer la ressemblance! ». Bien sûr nos masques, palmes et tubas passent de mains en mains et chacun tire sur les lanières pour ajuster au mieux ce matériel malheureusement prévu pour adultes uniquement.
Nous gardons un excellent souvenir de ces quelques jours et de l'accueil hors paire d'Ibu Meidi qui, 5 minutes après avoir fait connaissance et offert un repas, nous laissait les clefs de sa maison pour retourner à son travail !!! bel exemple d'hospitalité, n'est ce pas ?!
C'est ainsi qu'en simple volontaire M.E.P. nous avons pu pénétrer dans le magnifique lieu de Raja Empat !

La main mystérieuse...
La semaine dernière, il nous est arrivé une drôle d'histoire... On pourrait la commencer par : « minuit... L'heure du crime !... », sauf qu'il était 5h du matin. Il faisait encore nuit et nous dormions à poings fermés lorsque Charlotte sentit une main rugueuse lui palper le cou... Le temps de crier 3 « hé » pour se mettre les idées en place et réveiller Gwenolé, l'homme s'était enfui ! Charlotte n'avait pas rêvé: la moustiquaire avait été arrachée, le rideau de la fenêtre levé et le crochet de cette dernière démonté puis placé plus haut pour obtenir une plus grande ouverture... L'homme avait passé le bras au travers de la grille en fer forgé en espérant sans doute trouver un collier autour du cou de Charlotte... et malheureusement pour lui il n'y avait rien !!!
Nous avons donc un peu modifié notre installation et ce genre de petit intermède nocturne ne devrait plus avoir lieu.

La « chasse-pèche » ou les jeux des enfants
Un jour Gwenolé se promène et rencontre un petit garçon au milieu des hautes herbes; celui-ci tenait dans sa main un petit arc et semblait très occupé par son affaire... Gwenolé se demandant de quel nature pouvait bien être le gibier espéré, héla le petit homme : « tu chasses ? » et lui de répondre brièvement : « je pèche ! »... n'étant pas très sûr d'avoir bien compris la réponse venant de ce petit archer au milieu de sa verdure, Gwenolé reprend: « tu cherches des poissons ? » et le garçon de répondre : « oui ! »... L'étonnement allait grandissant mais comme l'enfant restait très concentré sur son occupation, Gwenolé se contenta de prendre quelques photos... Quelques temps après, nous avons croisé à plusieurs reprises des groupes de garçons qui revenaient des champs, leurs arcs sur les épaules et des seaux à la main; dans ces seaux, il y avait bel et bien des poissons et qui plus est, de taille tout à fait étonnante : mieux que de la simple friture !!! Vous verrez les photos, cela vous donnera au passage une idée de l'état aqueux des terres...
Ici les petits papous manient aussi bien l'arc que le lance-pierre... dès qu'un petit oiseau tombe à terre, il est ramassé et emmené fièrement à la maison pour y être déplumé, cuisiné et mangé...même les petits moineaux qui n'ont que quelques grammes de chaire sont des proies interessantes : nous sommes très loin des bons gros beefsteaks du Charolais !
Pour ce qui est des autres jeux, il y en a pour tous les goûts: depuis le simple petit objet sculpté dans le bois jusqu'au dernier né de la gamme plastique « made in Taiwan » ou « made in China » (de préférence « rose Barbie » ou similaire)... Mais la plupart du temps les enfants que nous croisons jouent avec ce qui traine; ils sont champions dans l'art de la récupération !!!
Dans cet art, nous avons été particulièrement intrigués par une dernière trouvaille : ici les pneux sont récupérés pour balancer les enfants... Vous nous direz qu'en France, nous avions des balançoires issues du même matériel sur les terrains de jeux publiques, il y a quelques années en arrière, mais ici le pneu est coupé d'une manière tout à fait originale : on ne pose pas l'enfant sur le pneu mais à l'intérieur... Le pneu est ouvert de façon à ce que cela fasse une nacelle : les côtés servent d'arceaux et on glisse le bébé (sur quelques couvertures posées auparavant !) entre les arceaux... Les photos seront certainement plus explicites !!!
Comme quoi, avec un rien, on peut faire des choses tout à fait extra-ordinaires !!!


Les derniers changements
Nous n'avions pas eu le temps de vous dire que suite au départ d'un professeur et d'une douzaine d'élèves après les examens semi-semestriels, nous avions eu des modifications de programme puisque 2 classes avaient été fermées... Nous nous sommes alors retrouvés avec moins d'heures de cours mais des classes beaucoup plus grosses, ce qui ne nous facilite pas vraiment la tâche.... Enfin nous faisons avec ! Et comme les soeurs de SP III nous avaient demandé si nous pourrions donner aussi un coup de main à leurs élèves, nous avons désormais 30 élèves qui s'ajoutent à notre petit monde, des filles cette fois-ci.... Nous allons donc tous les vendredi soir du côté du quartier de SP III : nous donnons y séparemment cours pendant 2 heures et après, les soeurs nous coucounent ! Elles nous préparent de bons repas (même avec du riz !) et nous apprennent des mots nouveaux ; nous avons vraiment plaisir à aller de ce côté, c'est comme une petite bouffée d'air frais !
Autrement, nous avons arrangé notre pièce de rangement et fait en sorte de la rendre plus agréable pour pouvoir y accueillir par temps de pluie les élèves en difficultés. (Au passage, Gwenolé a muni notre précieux séchoir à linge de deux poulies, ce qui change la vie !!! si, si ! Nous avons un vrai séchoir de compétition ce qui est vraiment appréçiable sous ce climat !).
Dans la rubrique « bricolage » nous avons réussi à faire une couronne de l'Avent pour partager nos traditions avec les gens de Papua qui l'ont trouvée très « Cantik » et étaient amusés de la voir suspendue au plafond...



Voilà pour les petites nouvelles, nous pensons bien à vous tous et plus particulièrement à notre Benjamin à qui nous souhaitons un très joyeux anniversaire ! (nous pensons bien fort à l'aîné de nos filleuls qui fait la joie de ses parents, parrain, marraine et de toute sa famille ! Que le Seigneur te garde et t'aide à continuer sur la belle route que tu as si bien commencé ! En attendant de partager avec toi toutes les découvertes de Papua, nous t'embrassons très affectueusement !)
Nous n'oublions pas notre cher Bruno à qui nous souhaitons un joyeux saut vers la trentaine!
Puisque nous sommes dans la lancée des bougies : nous penserons bien à notre « om Guy » (de Charlotte), « kaka Pierre-Ath », « adik Erwan » et notre « Bapak Olivier » à leurs dates d'anniversaire respectives... et leurs souhaitons un joyeux anniversaire avec un peu en avance !
Et pour vous tous, de bons Bisoux papoux! Bon Avent et joyeux 8 Décembre!
Gwenolé et Charlotte

mardi 25 novembre 2008

Bien chers tous,
Nous sommes tout à fait désolés de la mésaventure de la dernière newsletter et nous espérons que ce genre de petit imprévu ne se reproduira plus !!!
Alors vite, à notre clavier !!!



Remerciements
Nous voulons tout d'abord remercier nos frères et belle-soeur qui nous ont donné de vivre deux très grandes joies dernièrement: Gildas et Marie nous ont annoncé l'arrivée prochaine d'un nouveau petit neveu (à moins que ce ne soit une nièce !): nous sommes très heureux de voir la famille s'agrandir et de pouvoir bientôt compter de nouveaux sourires en perspective !
Nous remercions aussi Pierre-Ath qui nous a annoncé ses prochaines fiançailles avec une mystérieuse mais ravissante inconnue (nous avons eu les photos !!! Le warnet a eu pitié de nous !) ! En attendant d'avoir la joie de faire la connaissance de Bernadette, nous lui souhaitons une très heureuse venue dans la famille ! (nous serons sans doute les derniers à te rencontrer vu les kilomètres qui nous séparent, mais ce sera une joie de plus à fêter à notre retour !)
Merci aussi à chacun pour tous vos mails qui nous encouragent toujours à aller plus loin ! Comme certains le savent déjà, ici nous vivons de manière très particulière tous les moments que vous nous donnez de partager et c'est une réelle joie d'ouvrir chacun de vos petits mots: vos joies, vos soucis et aussi vos peines font partie de nos journées...! Nous profitons de ce temps de mission pour porter dans la prière tout ce qu'il vous est donné de vivre.
Nous avons été particulièrement unis ces dernières semaines aux proches de tante Marthe, à la famille du frère de tante Geneviève ainsi qu'à celle du frère de papa ours...



Ils nous l'avaient dit !!!
Renaud et Fanny nous avaient bien dit en effet que les élèves n'apprenaient pas et qu'il était très difficile de les faire progresser !!!
Ces premiers mois ont donc été pour nous l'occasion de mener notre petite enquête et voir comment les choses pouvaient bien être... Quelques promenades -l'air de rien- du côté de l'école aux heures d'études puis nos passages réguliers pour les heures de cours de soutien nous ont permis de confirmer ce que nous avions pressenti: les élèves ne sont pas encadrés aux heures d'étude ! Il n'y a pas de surveillant: les élèves sont en classe et un seul professeur se doit de surveiller l'ensemble du bâtiment (encore une chance si ce dernier n'a pas un match de badminton à cette heure-ci, peut-être passera-t-il faire un tour dans l'école)... Autrement dit, les heures d'études sont une réelle fête pour les élèves qui se trouvent alors tout seuls dans l'école !!! autant dire que les élèves garderont sûrement un très bon souvenir de ces heures d'heureuse liberté mais en attendant ils travaillent au minimum !
En discutant avec les frères (nos collègues), nous avons appris qu'à Florès (ils sont quasi tous originaires de cette île), les études se passaient sous le libre arbitre de chacun: les élèves devaient donc se prendre en main...
En voyant que nos élèves stagnaient, nous avons décidé de changer notre façon de faire: puisque les élèves n'apprenaient pas tout seuls, eh bien nous le ferions en classe ! Alors voici notre méthode: un peu de théorie suivie d'une mise en pratique toujours ludique et puis « prenez une feuille », interrogation écrite; celle-ci est ensuite corrigée par le voisin de classe pendant que nous passons entre les rangs interroger chaque nouveau « gourou » sur l'excellence de son élève et voir ensemble les fautes à ne plus faire; on plie la feuille et on recommence jusqu'à ce qu'il n'y aie plus d'erreur... la leçon suivante on reprend mais cette fois ci les feuilles sont ramassées par les gourous en titre... Cela nous fait évidemment beaucoup de travail pour corriger toutes ces interrogations et nous oblige à avancer très lentement, mais vu le niveau des élèves, il vaut mieux prendre les choses ainsi... peut-être que cela leur rendra service un jour !


L'hygiène sous l'Equateur
Nous sommes très très loin des injonctions du genre: « Ne laissez pas traîner la nourriture » ou « ramassez les saletés » !!! ici c'est l'inverse (on se retrouverait presque dans la rubrique « anti-horlogique » !); la nourriture traine, les assiettes, les tables, le sol etc... profitent à l'échelle animale dans sa totalité; personne n'est oublié ! tout d'abord, les fourmis sont toujours là en grand nombre au moindre petit grain de riz ou de sucre tombé par inadvertence, les souris échappent aux chats en passant se délecter dans les armoires où les plats sont entreposés (les indonésiens n'aiment pas mettre la nourriture au frais parce qu'il faut la réchauffer avant de la manger) pendant que ces mêmes chats tout déchirés sont en train de lécher les assiettes qui attendent d'être lavées près de l'évier... les tchiktchaks aiment aussi faire un tour dans les armoires... sans compter la mutlitude de congénères à 2, 4 ou 6 pattes qui se faufile pour profiter du festin, tout en laissant bien sûr des traces, quelque peu douteuses... bon appétit les zamis !!! mais n'allons pas oublier toutes les bactéries qui déjà se développent à vitesse grand V dans ce pays chaud et humide: c'est la Grosse Fête !!!!
Il est vrai que d'une certaine manière tout ce petit monde contribue positivement non seulement au ménage du complexe (une queue de tchiktchak qui traine, vous ne la retrouvez plus une heure après tellement les équipes sont effices !) mais aussi à la sveltesse de nos corps d'athlètes car bien sûr les gastro sont régulièrement au rendez-vous....
Jusque là les habitants du lieu avaient l'air de s'en satisfaire... mais une nouvelle équipe est arrivée: des visages pâles ! ils sont venus prêter mains fortes à la Pastoran (oui nous ne nous sommes pas encore étendus à tout le complexe, bien que nous mangions de temps en temps avec les élèves) et toutes les 5 semaines, c'est nous qui sommes chargés de la propreté des lieux... Finis les ronds points autour des crottes de chats et les « cédez-le-passage » pour les colonies de fourmis; on fait des économies d' « attention asphalte frais » près des grains de riz tombés à terre et des « attention glissades » près des autres restes de repas... enfin, les risques de chutes d'objets insolites sont presque contrôlés autour de la poubelle !... Bref un coup de baguette magique qui a fait pousser des cris d'étonnement et de contentement... C'est que nos hôtes ne sont pas insensibles à ce genre de changement, ce qui est plutôt assez positif pour commencer ! Et d'ailleurs par la suite, nous avons remarqué de petits efforts pour contribuer à garder ce lieu propre, ce qui est très encourageant !
Pour ce qui est de notre petit chez-nous, nous sommes équipés de précieuses boites tupperware qui assurent une quasi sérénité des lieux tout au moins pour notre petit stock de remontants...
Par contre il est une chose qui nous a quelque peu dépassés – au moins momentanément-: la moisissure ! Ici celle-ci s'installe très rapidement surtout sur les matériaux tels que le cuir. Pour peu que vous n'utilisiez pas régulièrement ces objets, ils se retrouvent couverts d'un doux duvet en un rien de temps... nous avons enfin trouvé la solution: après un bon lavage et un bon séchage de l'objet (une ceinture ou des chaussures par exemple), il faut huiler ce dernier... L'huile de cuisine trouvée dans un coin de la Pastoran a été très efficace !...
AVIS aux futurs coopérants M.E.P.: pour plus de tranquillité, évitez d'emporter des objets en cuir sous l'Equateur et pensez Tupperware!


Le feuilleton: « 60 millions d'insectes »
Puisque nous sommes dans le vif du sujet, vous attendez sans doute des nouvelles de nos vers de « kamar mandi »... eh bien figurez-vous que nous remerçions chaleureusement notre cher Stan qui nous a mailé dernièrement une notice identificatoire et qui plus est, une solution à laquelle nous n'avions point songé; nous vous laissons apprécier la perspicacité de l'auteur !
« Pour essayer de répondre à votre question sur les larves, ce sont des versde vase et en effet des larves de moustiques (je donne les mêmes à mespoissons exotiques dans l'aquarium) peut être pourriez vous mettre un oudeux poissons pour les manger !!! »
Inutile de vous dire que notre champion du jour remporte la victoire haut la main! Stan, tu es donc attendu au pays des moustiques pour une pêche-partie! et tu pourras remporter précieusement toutes ces petites larves qui sont sans aucun doute bien meilleures pour tes poissons que celles cultivées dans les bas-fonds parisiens !!!
De notre côté, nous aussi avons cherché une solution pour filtrer notre eau; ce fut assez compliqué parce que le système de pompe et de tank à eau entraine des changements de pressions qui ne permettaient pas certaines installations (par ex: un filtre avec du sable se trouvait vidé de son sable par aspiration et notre voisin de boxe avait la joie de recevoir tout notre sable dans son réservoir...); nous avons donc décidé après un bon nombre d'essais, de fixer un tamis (à fond plat et à bords relativement élevés) sous notre arrivée d'eau... Le simple tamis ne suffisant pas pour arrêter les plus petits vers, nous avons tapissé son fond de « scotch brich »: cela assure une filtration plus complète sans toutefois servir de nid à moustiques comme l'avait fait le tissu mouillé...
Ce système n'est pas encore efficace à 100% mais c'est le mieux que nous ayions trouvé pour le moment...


« Sous les pavés il y a la plage ».
Notre campagne porte le nom de « Pantai » ce qui signifie « Plage », cette découverte nous a bien amusés car les seuls bains que nous ayions pu y goûter jusqu'ici avaient tous le goût fadasse de la boue...
Mais après quelques temps passés à arpenter les terres de l'école et avoisinantes, nous avons trouvé plusieurs morceaux de coraux de tailles relativement (beaucoup plus gros qu'un pied!) respectables ! Cela signifie donc qu'il y a bien eu, il y a fort longtemps, présence de vie marine... Aujourd'hui, ces morceaux de coraux servent à construire des murs et personne ne les remarque...
Nous, nous attendons une nouvelle montée des eaux: ce serait tellement plus agréable !

L'art « Asmat »
Nous finirons sur une touche un peu plus artistique: l' « Asmat »; Quel est donc cet art ? Celui de la sculpture papoue... De nombreux corps de métiers se croisent sur le complexe du Séminaire, nous pouvons même y trouver des artistes de renommée internationale, attention !!!
Trois papous sculpteurs habitent avec nous; en ce moment ils travaillent à l'ornementation de la chapelle de l'école... Celle-ci s'enrichit petit à petit de sculptures traditionnelles Papoues (autel, chemin de croix, tabernacle, stèles...); Nous comptons pouvoir vous faire parvenir bientôt des photos via Picasa !
Nous espérons que vous saurez en apprécier la valeur car sachez que ces artistes ont déjà été appelés à travailler en Australie et en Amérique, et que de nouveaux chantiers les attendent en Amérique et en Europe !!!
Gwenolé conclue que c'est tout de même incroyable de voir des papous ne parlant pas un mot d'Anglais, avoir voyagé tout autant que « lui-le-marin » !!!



Vous ayant déjà donné beaucoup à lire et ne voulant pas abuser de votre patience, nous vous donnons rendez-vous dans une prochaine newsletter !
Bien sûr, nous n'oublions pas les fêtés du mois: nous avons bien pensé à oncle Philippe, à notre beau-frère Olivier et à notre cousine Ghislaine (attention à l'écriture !); nous leur souhaitons avec un peu de retard, un très joyeux anniversaire: « selamat hulang tahun !!! » et tous nos meilleurs voeux pour accompagner ces bougies ! (Olivier, nous te souhaitons au passage, beaucoup de courage pour les cours du soir !).
Un autre petit a parte pour tous les lyonnais et amis des lyonnais: le 8 décembre approche, nous ne pourrons pas être des équipes « MERCI MARIE » cette année, mais nous vous invitons à les rejoindre pour l'occasion; elles font un travail super, dans une ambiance tout aussi sympathique ! toutes les bonnes volontés (tous âges confondus) sont accueillies à bras ouverts pour préparer cette belle fête, alors n'hésitez pas ! Nous penserons bien à vous !
Nous vous embrassons tous bien affectueusement !
Vos papous

samedi 1 novembre 2008

Bien chers tous,
Nous accueillons à nouveau une nouvelle vague de « Zamis »; celle-ci porte le nom connu de « Word » parce que nous avions oublié que le format d'Openoffice n'était pas acccessible par tous; nous en sommes désolés... et allons vite remedier à tout cela!
Pour les nouveaux arrivants, nous signalons la possibilité de voir quelques photos sur le blog des « zamispapoux » dont l'adresse figure au dessous de notre signature...
De nouvelles nouvelles...



Des nouvelles de nos petits vers?
Et oui, nous allons commencer par vous renseigner sur la santé de ces fidèles compagnons de route... Vous vous souvenez, nous vous avions parlé de vers qui arrivaient dans le réservoir à eau de notre boxe de bain... eh bien figurez vous que, après avoir quelque peu stagné, leur nombre n'a fait que augmenter... Nous avons donc continué l'enquête: ces petits vers rouges, tout à fait à l'aise dans l'eau, ne semblaient nullement gênés de se trouver ainsi immergés dans cet élément; au contraire, ils montaient, descendaient... bref s'y complaisaient comme s'ils étaient nés dans ce milieu... Le mari d'une des infirmières du complexe nous a renseigné en disant que le premier réservoir à eau (celui situé en hauteur, à la sortie de la pompe) ne devait pas avoir été lavé depuis très longtemps et que les moustiques devaient se faire un plaisir de pondre dans cette eau semie croupie... Ces vers seraient donc des moustiques en formation... Nous pensions avoir trouvé ici la clef de l'énigme! Mais nous sommes un peu sceptiques quant à ce raisonnement: les moustiques pondraient des oeufs qui deviendraient des vers qui deviendraient des larves... Nous avouons que ce genre de mutation multiple nous semble un peu compliqué pour de simples insectes qui selon notre imagination passent directement de l'état de larves à celui de moustiques... Bref, nous avons besoin d'amis ou familles attentionnés pour éclairer notre lanterne: si ces petits vers rouges ne sont pas de la famille des moustiques peut-être allons nous vers une découverte encore plus sympathique... (il ne semble pas qu'il y aie d'animaux morts dans les canalisations à hauteur d'homme)
Enfin, le responsable du complexe a été averti, maintenant nous sommes curieux de voir combien de temps il nous faudra attendre pour avoir un réservoir propre... sans doute devrons nous y mettre pour couper court à toutes prolongations...


Demandez et vous obtiendrez!
Nous avons donc des larves de moustiques... et comme l'évaporation est très importante dans ce pays, notre « kamar mandi » (boxe de bain) se transforme régulièrement en un réel sauna, ce qui est encore plus agréable pour les petits bébés moustiques.... notre kamar mandi se trouve être une « couveuse à moustiques » comme l'a si bien définie Gwenaëlle!!!
Gwenolé dit un soir: « Ce qu'il faudrait, c'est un insecte qui mange les moustiques »; nous avons alors parlé de l'araignée (en oubliant les tchikthaks...). La nuit est donc passée, et le lendemain matin, alors que Gwenolé dormait encore, Charlotte a eu la joie de se retrouver nez à nez avec la plus grosse araignée que nous ayions rencontrée jusque là... Je vous assure qu'elle a eu son effet celle-là, au réveil, c'est magnifique!!! donc une grosse araignée dont nous vous laissons apprécier la taille sur les photos (nous avons mis une brosse à dent à côté pour vous donner une idée des proportions)... Cette araignée vraiment très belle était aussi impressionnante par sa rapidité: pas besoin de faire une toile pour attraper les moustiques, elle nous a fait une démonstration au pied levé pour nous assurer de son agileté...
Mais enfin....des demandes comme celles-ci, Gwenolé est chargé de ne plus en faire!!!

Les cours
Nous sommes passé à 25 heures de cours (en attendant la prochaine grande marée, on ramassera peut être encore quelques heures!!!)...
Nous avons commencé les cours de soutiens en Anglais pour les « lycéens » arrivants de l'extérieur de l'école et aussi, finalement accepté de donner une heure de français par semaine aux aînés (les élèves de S.M.A. accompagnés de Romo Yan). Il s'agit là plutôt d'une inititation mais cela leur fait tellement plaisir!
+++++Les cours de mise à niveau ont lieu le lundi soir: nous prenons les élèves pour une demi heure, par groupes de 5 et, toutes les 30 minutes, les groupes changent; cela fonctionne assez bien, pourvu que cela dure!!! c'est vrai que nous en sortons complètement lessivés mais si cela pouvait leur donner un coup de main, ce serait tellement bien!!!
+++++Les cours de français ont commencé il y a 4 semaines déjà.... Les exercices de prononciation sont une vraie bataille: heureusement une joyeuse bataille! On trouve des petits moyens comme celui de mettre un crayon sur la langue pour l'immobiliser à l'avant et prononcer un « r » davantage guttural (le « r » indonésien ressemble terriblement au « l »); on rentre les joues avec la main pour faire prononcer le « j » sans qu'il glisse vers le « z »... quant aux mariages des « on », « in », « un », « en »...c'est toujours « joker »...! Enfin nous avançons tout doucement, c'est très drôle!
La lecture n'est pas de tout repos non plus parce qu'ici les indonésiens prononcent toutes les lettres qui composent le mot... (juste par curiosité, regardez comme nous autres français, nous aimons la complexité!)... Enfin nous vous raconterons la suite dans un prochain numéro...

Orientation et Désorientation
Nous sommes toujours à la recherche d'une carte IGN locale...
Ayant été faire un petit tour dans la librairie de Sorong, nous en sommes repartis avec la seule carte proposée...C'est alors que quelques minutes plus tard, de passage à l'évêché, nous avons sorti fièrement notre dernière trouvaille devant les habitants du lieu... quelle fut notre déception! Nous avons tout d'abord entendu que certaines localités avaient changé de nom (notre papier était tout neuf!) et que certaines routes (il y en avait déjà pas beaucoup!) n'existaient pas encore....! nous avons donc entrepris de corriger la dite-carte.
En attendant, il nous reste la boussole... car attention! Ici, à midi, le soleil passe au dessus de nous mais il penche vers le Nord n'est ce pas!


Horlogique et anti-horlogique
Si quelqu'un de vous cherche une autre personne dans la foule, son réflexe est de regarder de la droite vers la gauche... eh bien ici en Asie, le père Tromp nous expliquait que le réflexe est inversé: de la gauche, vers la droite... et ce, pour de nombreux autres points: prenez par exemple les jeux de société; lorsqu'on joue aux cartes ici, les frères utilisent le sens « anti-horlogique » (dixit Gwenolé) pour passer de l'un à l'autre...!
S'il nous arrive en France, de compter sur les doigts, nous commençons par le pouce et faisons défiler notre collection de doigts juqu'à l'auriculaire de la main suivante... eh bien figurez-vous qu'en Asie, les gens comptent en partant en sens inverse: ils déplient leurs doigts en commençant par le petit doigt! À votre tour d'essayer: si vous voulez sortir de l'ordinaire, c'est une manière peu couteuse de démarquer votre identité!!!
...Mais nous avons trouvé mieux avec les papous! car ces derniers n'ont pas le système décimale comme système de base: ils comptent par 7 et ce ne sont pas les doigts qu'ils utilisent, mais le poignet, ensuite, le coude, ensuite l'épaule et puis la tête, l'autre épaule, l'autre coude, et terminent par l'autre poignet... comptez à votre tour: cela fait bien 7!... c'est encore plus original! vous ne vous y attendiez pas?! Nous non plus!


Appelation
Nous ne vous avons pas encore révélé comment les gens nous appellent ici; sans doute est-ce dû à un excès de pudeur ou tout simplement parce qu'il nous fallait un peu de temps avant d'apprécier la douceur des termes... eh bien figurez vous que les gens nous dénomment « kaka »! Toute la journée nous entendons ce petit nom délicat roder autour de nos oreilles et le pire, c'est que nous y répondons!!! En fait ce terme désigne « le grand frère / la grande soeur », c'est donc de leur part une délicate marque d'affection...Ouf!!!
Inutile de vous dire que lorsque nous avons appris la signification de ce terme, nous avons eu une pensée très émue pour nos « kaka » préférés: Gwen, Armelle, Gildas et Pierre-Ath... et un bon fou rire allant de paire, nous pouvons tout de suite vous dire « ne vous en faîtes pas: après un petit temps d'adaptation, on trouve cela tout à fait charmant! Si! si! »
Mais une perle toute seule serait trop seule, alors devinez comment les gens nous hèlent sur les chemins ou en ville... « boulè, boulè! ». Boule (avec accent pour la prononciation) désigne l'homme blanc ou plutôt l'homme albinos; Enfin pour nos oreilles occidentales, cela nous faisait plutôt penser aux « boulets » tel qu'on les apprécie dans notre société... pas très gentil non plus tout ça! Enfin, nous nous faisons à tout...
Nous répondons aussi à une autre appelation (papoue cette fois-ci), il s'agit de « Pace » et « Mace », ce qui signifie « petit père » et « petite mère »; c'est mignon, n'est ce pas?!
Pour ce qui est de nos noms: nos prénoms ont survécus... Gwenolé est facile à prononcer pour les indonésiens par contre pour ce qui est de l'écrire: nous nous retrouvons avec des « Genole » ce qui est un vrai brise coeur!!!
Charlotte de son côté se retrouve souvent avec des « Sarlotte » ou « karlotte » ou mieux: « Genola », là tout le monde est content: la situation est claire.


Nous ne voudrions pas vous quitter sans avoir la joie de vous annoncer que nous sommes très fiers de compter un petit neveu de plus! Et oui la tribu s'agrandit: nous félicitons Pierre et Nanou pour l'arrivée de leur premier petit loup qui vient à pic fêter leur 1ère année de mariage! Et nous souhaitons la bienvenue à Jean-Venance!
Dans le même temps, nous félicitons aussi nos cousins Margot et Charlot (un peu tardivement) pour la naissance de Victoire ainsi que Clothilde et Patrick pour la naissance de Blanche (nous avons de bons agents de transmission!!!).
Pendant que nous sommes dans le rayon maternité, nous avons appris avec joie que Béné et Thimotée nous préparaient un joyeux évènement... Bravo! Après « Béné mariée » nous avons hâte de découvrir les aventures de « Béné maman »!!!
Nous souhaitons un beau cheminement de fiançailles à Yves et Cécile (puisque le secret défense est levé!) ainsi qu'à Blanche et Maxime: que le Seigneur vous aide à profiter de ce temps riche en découvertes et en Joie!
Nous nous réjouissons pour chacune de vos joies et nous sommes aussi intensément unis à vos peines: nous portons spécialement dans nos coeurs et nos prières toute la famille de nos chers cousin(e)s de Bellenot à l'occasion du décès de leur grand-père;
Nous vous embrassons tous bien affectueusement, en envoyant une bise spéciale pour nos co-MEP de Madagascar, Thomas et Anne-Fleur, (merci pour votre petite dédicace!) et puisque nous sommes à Madagascar, nous n'oublions pas Lorraine non plus!
Portez-vous bien!!!
Vos papous

vendredi 17 octobre 2008

Bien chers tous,
Aujourd'hui est un grand jour : nous sommes ravis d'acceuillir une nouvelle vague de « zamis» dans notre listing papou... Certains n'avaient malheureusement pas pu suivre le début de nos aventures et nous les invitons à se rendre sur notre blog http://leszamispapous.blogspot.com/ .
Le progrès ne s'arrête pas là ! Nous avons enfin trouvé un meilleur moyen pour compresser les photos ; nous pourrons ainsi améliorer l'ordinaire avec les joyeuses couleurs du pays !!!


Bienvenue chez les papous
Pour fêter ce beau jour, nous allons vous entrainer bien loin, au coeur de la civilisation papoue... Eh oui les papoux aussi ont un mode de vie bien à eux transmis de génération en génération et qui subsiste encore dans certaines contrées de l'île à l'état inchangé...
Nous avions expliqué que les papous que nous croisions sur les côtes étaient originaires de l'intérieur des terres... Pendant très longtemps ils vécurent dans des contrées reculées, bâtissant leurs « maisons » au sommet d'arbres gigantesques dont la jungle est si riche ici... Le choix d'un tel emplacement pour leur domicile n'était pas anodin: le balancement des arbres, la fraîcheur du vent qui se glisse entre les feuilles et la vue depuis là haut devaient sans aucun doute être de très bons atouts pour vivre sous un tel climat... mais cette vie dans les airs était avant tout un moyen défensif!...
Se défendre de quoi??? Ici il n'y a pas de fauve (nous expliquerons cela dans une prochaine newsletter)... quel pouvait donc être l'objet de leur peur? Tout simplement celle d'une attaque par un clan voisin! Il y avait une multitude de tribus et leurs langages variaient d'un clan à l'autre: il leur était très difficile de se comprendre, les papous se trouvaient donc obligés de rester constamment sur le qui-vive par peur d'une attaque fortuite...
La « Peur »... voilà la raison pour laquelle les papous ne sont jamais arrivés à faire l'unité de leur grande famille et c'est aussi précisement ce pourquoi il subsiste encore sur cette île 250 dialectes (!) qui font la joie d'un grand nombre d'anthropologues et ethnologues...
Comment remédier à ce problème ancestrale?... eh bien ce sont les missionnaires qui ont apportés la clef de la « Paix »... Vous vous souvenez: la Papouasie avait été occupée partiellement par des colons mais ceux-ci étaient surtout restés sur les côtes; pendant très longtemps personne n'a pénétré le coeur du pays, la flore équatoriale rendant très difficile toute avancée à l'intérieur des terres... Ce sont les missionnaires, les premiers, qui tardivement (cf. newsletter du / / ) ont bravé les dangers de l'inconnu pour aller à la rencontre de ces hommes et de ces femmes qui vivaient loin de tout, habillés de « fibres végétales » et auxquels personne prêtait attention...
Il est très interessant de lire les ouvrages dans lesquels les missionnaires décrivent les longues heures d' « apprivoisement » entre humains et toute la délicatesse que cela demande... pour ceux qui sont allergiques à la lecture, n'hésitez pas à voir le très beau film « The Mission », il est aussi très prenant!!!
Les papous vivent désormais de moins en moins dans les arbres; ceux qui sont restés sur leurs terres, vivent de chasse, pêche et cueillette... he oui, le peuple papou n'est pas un peuple « planteur »; si vous voyez des rizières en terre Papua, ce sont les transmigrants qui y travaillent. Les papous cueillent mais ne plantent pas: ils savent où ils trouvent les bananes ou autres herbes sur leurs terres et cela leur suffit: ils se déplaceront en temps voulu pour faire la cueillette!
Pour ce qui est du monde papou, ce sera tout pour aujourd'hui: nous avons encore beaucoup de choses à vous raconter mais il nous faut davantage de précisions alors tout arrivera en temps et en heure, promis!

L'anniversaire de Mahomet.
Ici en Indonésie, plus grand pays musulman du monde (ne l'oublions pas) l'anniversaire de la naissance du prophète est l'une des grandes fêtes de l'année; une semaine de vacances pour toute l'Indonésie...toute? Enfin presque, un petit village d'irréductibles, quelque part à l'Ouest... de la Papouasie! Nous avons juste eu 2 jours de vacances, en ayant été prévenus la veille... Enfin nous avons eu la chance d'être prévenus tout de même ce qui n'est pas toujours coutume ici même pour les grands évènements... (nous devons toujours tendre l'oreille pour avoir une idée du planning commun parce que personne ne pense à nous prévenir tout simplement... chaque civilisation a ses us et coutumes, n'est ce pas?).


Enfin voilà nous avons pu profiter pleinement de ces jours de repos en allant nous baigner... mais pas n'importe où! Une dame de Sorong nous a invités avec les Romo Yosef et Egis ainsi qu'un autre professeur (mas Kun) à nous joindre à une sortie d'entreprise... C'est comme cela que nous avons eu la joie de nous voir transportés au dessus des eaux bleues de Raja Empat pour arriver sur une petite île (l'île Matan) toute mignonne « presque-faite-rien-que-pour-nous » entourée de superbes coraux... Bien sûr nous y avions emmené masques, palmes et tubas pour la plus grande joie de tous! les palmes de Charlotte ont trouvé plus d'amateurs que celles de Gwenolé qui, pour dire vrai, a de réels pieds de géant dans le monde indonésien!
Nous devons tout de même dire que dans ce lieu paradisiaque nous avons commencé par croiser un nombre incalculable de mini-méduses qui profitaient elles-aussi de cette bonne eau chaude et claire... leurs piqûres ne sont pas du tout agréables du coup tout le monde est sorti de l'eau et nous sommes allés tout simplement de l'autre côté de l'île. La même eau bleue nous attendait mais cette fois-ci sans méduse. Nous avons donc nagé au milieu d'innombrables poissons multicolores, étoiles de mer bleues (plus grandes que 2 mains étendues!), et coraux à multiples formes...
Au milieu des enfants et des mamans, Charlotte est devenue professeur de natation/plongée pour l'occasion et elle reçut en remerciement un joli coquillage choisi tout spécialement!

Les orang gunung
« Orang » en Indonésien signifie « homme » et « gunung » signifie « montagne ». Les « orang gunung » ne sont autres que les hommes de la montagne.
Nous avons eu l'occasion d'en rencontrer quelques uns même s'il s'agissait plutôt de « piemontais ». L'occasion se présentait d'accompagner un prêtre pour des messes de dimanche. Pas besoin de nous le dire deux fois, nous voilà déjà sur la moto pour faire une trentaine de kms à l'intérieur du pays, un peu plus vers les hauteurs... Une belle route de petite montagne s'élance entre les arbres équatoriaux qui couvrent tous les coteaux. Nous prenons un peu d'altitude, l'air y est frais, le chemin est beau et, chose très étrange: tout est propre ici!!! pas de papier sale qui traine, pas d'ordure en tous genres... Nous passons dans une région où nous ne croisons que des papous... leurs maisons sont de petites cabannes de bois construites dans la verdure au bord de la route, quand on les voit, on pense à de petits chalets (en beaucoup, beaucoup plus simple!) tout semble propret et organisé...Une sacrée leçon pour tous ceux qui veulent leur « apprendre plein de choses » mais qui habitent dans des espaces immondes de crasse...
Enfin voilà nous arrivons au lieu dit « Mariat Gunung », nous avons là nos messes dans une toute petite église toute ronde, en compagnie de Papous uniquement; Nous avons été accueillis très simplement et gentilement; on nous a offert des bananes bien sûr! Et nous y avons aussi rencontré un vieux papou qui avait le trou nasal pour faire passer l'os de décoration: un trou béant (environ la taille d'un ongle d'annulaire) à l'extrémité du cartilage de la cloison nasale. Impressionnant! Là on se sentait vraiment très très loin de chez nous!!!

Quand des orang gunung deviennent des orang laut
Nous sommes partis un samedi à la recherche de la mer, du côté de Sorong cette fois-ci. Nous voulions trouver un coin de mer un peu plus libre que toutes les plages officielles, plutôt du côté de l'aéroport.
Après des détours et contours nous arrivons sur un chemin qui se termine par un fossé mais au delà du fossé nous apercevons du bitume. Nous demandons donc notre route, et là les gens nous disent de passer par chez eux pour rejoindre un petit sentier, à moitié innondé, nous nous exécutons donc... (Nous sommes un peu habitués: en voyage de noce au Monténégro, alors que nous demandions notre chemin, notre interlocuteur nous avait fait passer par l'intérieur de sa maison, puis par son jardin mais nous étions alors à pieds....)
Nous continuons notre chemin et arrivons sur une superbe route très large, des pointillés blancs au milieu, pas de trous dans le bitume... un peu trop beau pour être vrai ici! nous apercevons un peu plus loin la tour de contrôle de l'aeroport: et oui nous sommes bien sur la piste d'aviation (la seule)! Nous accélérons, il y a un petit quelque chose de Top Gun dans l'air, c'est grisant!!! Charlotte surveille les avions, et moi je surveille les 3 ou 4 autres motos; il y en a une qui sort, un avion qui quitte sa place de parking...
On quitte la belle voie: un vieux monsieur sur la moto d'à côté nous a fait signe... nous prenons donc le chemin qu'il nous montre, pour arriver dans un petit village entièrement monté sur pilotis en bordure de mer. Notre guide se présente: c'est le pasteur (Baptiste) du « bourg »; un autre homme d'un certain âge arrive, il doit être un peu le chef du coin; tous les deux nous emmènent fièrement visiter le petit village; des enfants nous entourent de tous côtés; ce sont plein de petits visages papous; nous demandons comment cela se fait qu'ils se trouvent ici; ils nous expliquent qu'ils sont arrivés de leur montagne il y a 35 ans; ils ont entièrement construit ce petit coin abrité de la ville par la « barrière » de l'aéroport. Ils vivent des produits de leur pêche mais cela n'est pas suffisant pour faire avancer tous les travaux: seulement une partie du village a de l'électricité grâce à la présence d'un groupe électrogène et les petits ponts entre les maisons sont autant branlants que troués; voir même, ils n'existent plus du coup on passe par des petites « dunes » de boue à marée basse pour continuer son chemin et par bâteau sans doute à marée haute... Les villageois sont sans doute de très bons équilibristes et les enfants savent tous nager très rapidement (cela vaut mieux!). Nous sommes ensuite accueillis dans une de ces maisons car le soleil tape fort, les gens viennent: ce n'est pas souvent qu'il y a de la visite ici, encore moins des européens!
Vous avez compris les « orang laut » ne sont autres que les hommes de la mer!!!


La semaine d'examen
Ca y est l'heure de examens semi-semestriels a sonné à l'école! Les élèves ont eu droit à une grande distribution de stylos pour l'ouverture du bal et nous, nous avons changé de statut le temps de ces quelques jours: nous sommes devenus « surveillants » pour l'occasion... de leur côté, nos élèves sont devenus subitement très studieux, toujours un livre en main aux pauses; personne ne manquait à l'appel le matin: et les infirmières nous ont expliqué que en période d'examens, elles n'auraient personne à l'infirmerie...
C'est beau cette soif de la science!!! enfin passons maintenant à la salle d'examen: les enfants tâchent de se concentrer un moment mais assez rapidement nous voyons s'établir des coins « dortoir » (alors que la feuille est loin d'être remplie), des coins « dessins » (même sur les copies à rendre), des coins « chantonnement » et aussi des coins « détente physique » (il n'est pas rare en cours aussi de voir un élève faire quelques exercices à côté de sa chaise: ici cela ne trouble personne alors qu'en France, tous les élèves auraient les yeux rivés sur l'exécutant et riraient!). Sans parler du stylo ne marche plus: là, on interrompt toute la classe pour demander « qui a un deuxième stylo à prêter?! »... C'est assez cocasse mais cela nous change et c'est beaucoup plus reposant que de donner cours... profitons donc du moment présent!



Voilà pour ce qui est des petites nouvelles; nous voulons souhaiter aujourd'hui un très bon anniversaire à notre Marie-Liesse de la part de sa marraine (nous pensons bien à tous nos filleuls mais spécialement à toi aujourd'hui! Tu vas recevoir des mails de Madagascar et de Thaïlande en plus de la Papouasie: vraiment ce ne sera pas un anniversaire comme les autres celui-là: Il aura toutes les couleurs du beau soleil des tropiques et de l'équateur!... peut-être un jour tu partiras toi aussi à la rencontre d'autres gens, d'autres civilisations pour donner un peu de toi-même: c'est une aventure tellement riche (même si un peu dure parfois) que nous ne pouvons que te la souhaiter! Nous t'embrassons tout particulièrement en ce beau jour ainsi que toute la petite famille!)
Bien sûr nous vous embrassons aussi tous bien affectueusement et vous disons @ bientôt pour de nouvelles aventures!!!!
Vos papous
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vendredi 3 octobre 2008

Bien chers tous,
Un petit tour à Sorong pour mailer quelques nouvelles.. Nous allons commencer à répondre aux questions concernant notre installation ou tout du moins celle du complexe où nous sommes.

Le complexe
La propriété de l'école s'étend sur plusieurs hectares mais tous les bâtiments ne sont pas occupés uniquement par les enfants...
Le père Tromp et son confrère de Hollande occupent avec un frère indonésien, une première maison à l'entrée du complexe; ensuite on traverse un premier groupe de maisons (environs 8) où vivent des soeurs avec des jeunes filles en formation, des employés et leurs familles ainsi qu'un groupe de jeunes hommes en année de propédeutique... Nous arrivons du côté du pôle « professeurs » avec notre bâtiment de chambres et celui des boxes de toilette qui le jouxte. Et nous passons entre la grande salle de sport/théâtre/soirée (maison à elle toute seule) et une maison abritant une cuisine (pour nos collègues) et une grande salle séchoir (car ici il vaut mieux mettre son linge sous abri pour éviter toute pluie impromptue). Le bâtiment suivant est appelé la « Pastoran », c'est la maison des prêtres; c'est ici que nous prenons nos repas. Vous tournez sur la gauche et traversez un grand champs d'herbes plus ou moins marécageux et vous arrivez dans le pôle dortoirs/réfectoires des enfants: vous comptez une dizaine de longs bâtiments tous numérotés. Au départ, l'évêque avait prévu des petites chambrées et puis le corps professoral a vite compris que des dortoirs en enfilade seraient plus pratiques à gérer... Les frères ont leurs chambres dispersées ça et là entre les dortoirs pour assurer une présence.
A côté des réfectoires vous trouvez la cuisine (au feu de bois nous le rappelons!)et une arrivée d'eau avec un énorme système de filtre pour tout le complexe: c'est ici que tout un chacun vient chercher son eau à boire.
La cuisine est toute simple: pas besoin d'évier, ni de plan de travail: tout se fait sur les genoux et les enfants arrivent au réfectoire avec leur assiette qu'ils auront soin de laver (nous l'espérons) avant de la glisser sous leur lit ou près de leur natte en attendant le prochain repas.
Avant de continuer la visite, nous faisons une halte à la chapelle: elle constitue le point de jonction entre la partie vie courante du complexe et la partie « école »; on la reconnaît de loin grâce à son toit bleu; l'intérieur est tout simple: deux statues, un autel, un tabernacle, un ambon et quelques chaises pour les prêtres et servants de messe. Il n'y a pas de banc: des coussins sont distribués aux enfants car la place se fait rare.
Arrive ensuite un grand bâtiment à 2 niveaux (le seul): l'école. C'est un gros carré encore tout neuf, avec cour intérieure. Il abrite toutes les classes en attendant la construction (en cours) d'un deuxième gros cube destiné aux élèves de lycée.

La tenue scolaire
Les enfants tout comme les professeurs sont munis d'uniformes: ici les uniformes changent de couleurs tous les 2 jours de la semaine (aux jours ouvrables!); et leurs couleurs dépendent du niveau scolaire de l'élève.
Pour ce qui est de la tenue des professeurs: lundi et mardi sont en complet beige, mercredi-jeudi en tenue « batik » et vendredi-samedi en complet gris.
Nous avons hérité des tenues « batiks »/pantalon noir de Renaud et Fanny et vous pourrez peut-être nous apercevoir sur Picasa dans nos belles tenues de travail! (ils ont de la chance d'avoir des M.E.P. ajustables!!!).


Le Bananier
Nous aimerions vous parler de cet arbre aux multiples fonctions... le saviez-vous: cet arbre est un véritable outils polyvalent?!
Tout d'abord, il nous fournit, il est vrai, de délicieuses bananes qui font la joie de nos papilles et estomacs; sans compter les nombreuses variétés qui rendent ici toutes les bananes meilleures les unes que les autres!!!
Par ailleurs les fleurs de bananiers se mangent elles aussi!... Un peu comme un artichaut, la fleur de bananier est constituée de feuilles violettes très serrées autour d'un coeur: on fait cuire l'ensemble et on le mange comme un artichaut...
Dans le même temps, les larges feuilles de cet arbre font souvent usage de parapluies mais servent aussi d'assiettes: pas besoin de faire la vaisselle, les assiettes poussent toutes seules!!!
Et nous gardons le « Nec plus Ultra » pour la fin: savez-vous comment on prépare son sandwich de riz ici? On roule de la bouillie de poisson ou de viande dans une pâte de riz très compacte, il en résulte un beau bâton de riz garni que vous roulez à son tour, bien serré, dans une pièce de feuille de bananier... cela ne vous rappelerait-il pas notre Célophane? Sauf que celui-là, il est 100% bio! Vous n'avez plus qu'à ajouter un petit piquot de bambou pour fermer le tout et hop, on est partis! (cf. les photos de « bananes de riz »)


Le Kuskus et les derniers amis
Un soir, des élèves sont entrés à l'heure du dîner dans la Pastoran pour nous montrer le butin de leur chasse... ils avaient capturé un « Kuskus » (on prononce « Couscous »). Petit animal à poil gris, le kuskus vit dans les arbres, il mange de la verdure et aime beaucoup les bananes; il est entre le singe et le koala; ses petites dents sont très acérées et il faut aussi se méfier de ses griffes...
Bref, les élèves étaient très fiers et sur-excités! Mais ce que l'on ne voit guère sur les photos, c'est que l'élève qui portait l'animal, avait les bras complètement lacérés et saignants...
Charlotte était ravie de découvrir un nouvel animal et en signe de bienvenue, voulut lui offrir une banane... Le kuskus mangea gouluement le fruit qui lui était tendu mais l'heure tournait et les enfants devaient aller se coucher; alors Charlotte retira la banane de la bouche du kuskus... ce qu'il ne fallait pas faire! car aussitôt l'animal se jeta sur un doigt de l'élève!!! l'élève hurlait, Charlotte ne savait pas par quel bout prendre la bête, heureusement quelqu'un eut la bonne idée de dire de retendre la banane; ce qui fut aussitôt fait et l'animal lâcha l'élève... Jusque là, Charlotte trouvait les singes très amusants mais le kuskus l'a aussitôt calmée et nous ne rapporterons sans doute pas de mini-singe dans nos bagages (Gwenolé remercie le kuskus d'être passé par là!).
Nous vous parlons du kuskus mais ce serait injuste d'oublier les autres petites bêtes qui « améliorent » notre quotidien! Prenons le boxe de toilette par exemple... dernièrement nous avons eu des problèmes avec la pompe d'alimentation en eau... Aussi, après quelques jours assez sports, la pompe a dû être changée. Et, chose étrange, avec la nouvelle installation, nous avons eu la « joie » de voir arriver de nouveaux « amis »! Dans notre réservoir à eau, nous avons maintenant des petits vers qui arrivent en même temps que l'eau... Au départ nous croyions qu'ils provenaient de mouches ou autres insectes, aussi avons-nous d'abord désinfecté le bac à eau à plusieurs reprises... mais il fallut se rendre à l'évidence: les vers arrivaient avec l'eau... En espérant avoir déjà écoulé une bonne partie du stock de vers, nous avons donc pris le parti de partager notre bassin: les vers peuvent rester à condition d'occuper le bas du bac, pendant que nous, nous nous lavons avec l'eau de surface, en utilisant une gamelle à fond clair pour voir si des occupants n'ont pas passé la frontière tolérée entre le haut et le bas du bac...: nous n'avons aucune envie de voir un asticot se tortiller sur les poils de nos brosses à dents!
Il y a aussi beaucoup de petites bêtes: les Grenouilles grouillent (facile) ainsi que les Cicaks (lire Tchitchak), les « mentes religieuses », libellules, araignées... enfin nous espérons pouvoir vous faire découvrir le tout en photos sur Picasa, mais la mise à jour est longue et laborieuse...


Nos élèves ou « la découverte de la dure réalité »
Après toute une première période de jeux en Anglais, nous avons trouvé que les niveaux étaient très différents au sein d'une même classe; Aussi avons-nous entrepris de voir les choses telles qu'elles sont réellement en optant pour une période de « Test »...
Nous ne sommes qu'au milieu de cette période mais nous pleurons déjà!
Nous avons commencé les tests sur les plus jeunes et c'est désespérant de voir que certains n'ont rien compris (alors qu'ils en sont toujours au même chapitre depuis leur rentrée -en juillet!-)...
La tâche est plus que difficile car beaucoup ne parlent même pas un Indonésien correct...
Que voulez vous que nous fassions? Comment apprendre une troisième langue à partir d'une seconde qui est loin d'être acquise...!
Pour corser le tout, vous prenez par exemple le verbe « être » qui est beaucoup utilisé en Anglais et voulez faire le lien avec l'Indonésien mais ici ce verbe est facultatif (autrement dit: jamais utilisé, certains élèves n'en ont même pas connaissance!!!)... La façon de parler indonésienne est structurée de manière très simple « moi garçon », « lui manger poisson »...
L'école veut suivre le programme scolaire indonésien qui est tout à fait correct mais qui ne reflète en rien le niveau scolaire du pays car, pour assurer une bonne image, tous les examens sont faussés (les professeurs donnent les réponses avant aux élèves)...
Ici le séminaire ne veut pas de cette triche, ce qui est tout à fait à son honneur, et nous devons donc atteindre le niveau demandé sur le plan national alors que nous sommes en Papouasie avec des élèves qui ne parlent pas Indonésien de prime abord... Les langues papoues sont tellement nombreuses qu'il ne doit pas y avoir beaucoup de professeurs Papou/Indonésien et c'est plutôt à chacun de se débrouiller seul pour faire le pas vers l'Indonésien...
Bien sûr ici, le programme n'est malheureusement pas modifié pour acquérir de bonnes bases avant d'embrayer sur le collège-lycée...
Nous allons essayer de trouver une solution... tout en tentant d' « être »... souriants!


Une rencontre bien sympathique
Lors de l'une de nos dernières virées à Sorong, nous avons eu la joie de faire la connaissance d'un couple de jeunes européens: lui s'appelle David, il est de parents écossais, de nom italien, et né à Hong-Kong; elle, elle s'appelle Diana, elle est suisse-allemande, née à Fribourg... Ils vivent à bord d'un bâteau qu'ils se sont fait construire sur l'île de Sulawessi (ce bâteau a la forme des gréements traditionnels de Sulawessi) et travaillent dans le « diving » (plonger) pour les touristes d'Indonésie.
Nous avons pu faire un tour à bord du bâtiment parce que le bâteau nécessitait quelques réparations hors de l'eau et celles-ci se faisaient sur une calle d'un petit port situé à quelques kms du séminaire.
Nous avons donc passé un moment très sympathique et instructif! De plus cela nous a permis de découvrir non seulement le petit port mais aussi un raccourci non-négligeable pour aller jusque là... malheureusement, dans ce coin, les rats et les crocodiles pullulent d'après ce que nous ont dit plusieurs personnes (mais nous n'en avons pas rencontré, il faut dire que le bruit de la moto doit les effrayer un peu...) et nous ne pourrons pas nous baigner dans ces eaux qui ne sont d'ailleurs guère attirantes (elles sont quelque peu saumâtres...).


Voilà pour ce qui est des dernières petites nouvelles;
Nous voulons souhaiter un très bel anniversaire de mariage à nos parents de Douvres: nous remercions le Seigneur pour tout ce qu'Il nous donne de vivre à travers vous et pour toutes les Grâces qu'Il vous a offertes depuis votre mariage; Qu'Il vous comble de ses bénédictions pour toutes les années à venir! Merci de vous dire encore « oui » tous les jours de votre vie!
Et bien sûr nous souhaitons dans le même temps un très joyeux anniversaire à papa (de Charlotte): nous penserons bien à toi le 7!
Nous vous embrassons tous très affectueusement et n'oublions personne! @ bientôt!
Gw&Cha

vendredi 26 septembre 2008





Charlotte donne des explications à une classe de seconde année.
Charlotte porte l'uniforme N°2 (Mercredi et Jeudi) que nous ont laissé Renaud et Fanny...

mercredi 24 septembre 2008

Bien chers tous,
Ca y est une nouvelle newsletter arrive enfin!
Celle-ci s'est faite attendre et nous allons tâcher de nous rattraper... Nous essayons dans le même temps de mettre à jour notre boite mail mais pour donner une idée, la dernière fois que nous sommes allés dans un warnet, il nous a fallu 3h à nous deux pour arriver à envoyer la newsletter (déjà tappée), mettre qq photos sur Picasa et mettre le texte du blog à jour tout en regardant avec bcp d'attention chacun de vos mails... Merci beaucoup, nous sommes très gâtés! C'est seulement le débit internet qui est affreux et qui nous oblige à recommencer 10, 20 fois les mêmes manipulations... enfin nous sommes ici pour « être » n'est ce pas? donc pas d'impatience!



« Resto du coeur »
non, non, vous ne rêvez pas! Ici aussi on en trouve: c'est presque Paris! Samedi 6 septembre à Sorong, nous avons trouvé le moyen de nous faire un petit « restaurant » pour fêter notre « moisiversaire » de mariage... Eh oui! Un de nos témoins de mariage nous avait glissé cette bonne idée de prendre un temps spécial en couple chaque mois et pour un parfait accord avec le calendrier, se garder le jour correspondant à la date de notre mariage...Ce mois ci nous ne pouvions pas le 3 aussi avons nous choisi le 6... Vous nous direz que, surtout en ce moment, nous ne sommes jamais très loin l'un de l'autre, mais il faut prendre les bonnes habitudes au plus vite, n'est ce pas?!
Nous sommes donc tombés en arrêt devant les crêpes locales... N'allez pas imaginer pas le petit restaurant tranquille où on peut discuter au calme... Les indonésiens aiment beaucoup le bruit, ils sont toujours obligés de se promener avec leur « zinzin » (petit clin d'oeil familial pour les douvrois!), qui plus est quand il s'agit d'attirer le client!... les crêpes n'avaient de « crêpes » que le nom, l'apparence et le prix... mais cela nous a fait plaisir d'avoir l'impression de se rapprocher du pays!



Nos amis les moustiques
Comme certains le savent déjà, une des raisons de notre retard en courriel, a été la dernière mésaventure de Gwenolé: malgré toute notre prévention, un moustique bien affamé lui aurait transmis pour le remercier de son hospitalité, un bien vilain virus... Gwenolé s'est rapidement retrouvé au lit avec une fièvre ne le quittant que pour mieux le retrouver: il a donc été emmené à l'hôpital pour faire un test et le diagnostique du Paludisme lui a été annoncé. Les médicaments ont rapidement agi mais il a fallu quelques jours pour qu'il se remette de la crise tellement les accès de fièvre sont éprouvants. Charlotte a trouvé très pratique de dormir dans le même lit que son patient (pas besoin de se lever pour la surveillance, ni pour donner les médicaments... il suffit juste de tout mettre à portée de main et de gérer le réveil... ) mais elle préfère voir son petit mari en pleine forme parce que là, vraiment il n'avait pas du tout bonne mine...!
Il faut savoir qu'ici, les moustiques pullulent; nous vivons au milieu de terres qui sont gorgées d'eau la plupart du temps. Le soir tombe très rapidement - à 18h30 il fait presque nuit- et avant de nous glisser sous notre moustiquaire, nous avons le temps de nous faire piquer parce que nos petits sprays ne repoussent guère l'ennemi... Le recteur du complexe nous a dit qu'ici tout le monde avait le Palu, que c'était chose courante, et que du coup, même lors de dons de sang, les médecins ne faisaient plus attention à la présence ou non de bactéries dans le sang du donneur.
Toutefois nos prédecesseurs nous ont dit de rester sur nos gardes lorsque le diagnostique Palu était annoncé parce qu'ici, dès que vous êtes malade, les gens ont vite fait de dire «Palu », mais cela reste à vérifier (ce que nous ferons à notre retour en France); nous appliquons donc toujours soigneusement les actes préventifs.
Nous vous laissons apprécier la virée à l'hôpital racontée par Gwenolé:
« j'avais rendez-vous à 08:00 au parking... j'arrive à moins 5; une des deux voitures du complexe est déjà démarrée, je monte donc dedans (une sorte de camionnette, version transport de troupe -c'est l'un des modèles utilisé par la police ici-: 3 places devant, un plateau à l'arrière avec une ossature en tuyaux métalliques sur laquelle une bâche est tendue pour couvrir le tout; sur le plateau 2 bancs de part et d'autres, la porte arrière est spécialement étudiée pour monter et descendre facilement (: il n'y en a pas...!). Le chauffeur, (un Papou) doit être pressé; il me charge, puis va faire le tour de l'école pour récupérer un élève et l'un des frères qui eux aussi doivent aller à l'hôpital, puis il prend le père du directeur (de passage au séminaire), il le pose devant un magasin de téléphone, et on part faire regonfler les pneux... on en profite pour rester embourbés: voilà notre équipe de bras cassés poussant sur la voiture, alors que le seul homme valide est assis tranquillement à l'intérieur! On repart finalement, on prend un autostoppeur sur la route, on klaxonne bien sûr toute les personnes que l'on croise (jusqu'à 15 kms du séminaire...) bon nous arrivons finalement à la clinique... petite inspection par le médecin, prélèvement d'une goutte de sang pour l'analyse, j'attends dans le couloir... je ne saisis que des mots, cela me fatigue, je me concentre et là l'infirmière m'appelle, il faut que je la suive, je me lève, prends mon sac, marche, je ne vois plus trop où je vais, mes yeux sont lourds... bon allez j'arrête là, je me suis donc cogné contre un banc, je n'ai même pas eu mal, mais j'ai gagné un lit tout suite! (enfin pour attendre que le chauffeur revienne)... j'ai pris mes médicaments et j'ai alors aussi gagné un paquet de gâteaux et une bouteille d'eau!... On est rentré en se promenant comme à l'aller... »



Un anniversaire chez les papous
Ici aussi on n'oublie pas de fêter les évènements; Gwenolé s'est débrouillé comme un chef pour faire une petite surprise à sa petite femme. Le 10 septembre, après les cours, nous rentrons dans notre chambre et là sur notre lit, nous attendent: deux raquettes de Badminton avec leurs volants! Il faut savoir qu'ici les indonésiens aiment beaucoup jouer à ce sport... on pourrait dire que c'est là leur sport national!!! En voyant cela Charlotte avait dit qu'il serait bon d'en profiter pour s'y mettre avec les enfants... et voilà: nous avons donc commencé à montrer que la France ce n'est pas que le foot!!!
Pour ce qui est du menu d'anniversaire, nous tenons à rassurer tous ceux qui ont pensé au gâteau de riz... non, non! Charlotte avait demandé un repas constitué exclusivement de bananes pour l'occasion! Alors l'après midi nous sommes allés choisir notre festin...! pas vraiment diététique, mais tellement bon!!!



Les bains de boue
Décidement, Gwenolé a pris un abonnement... il avait déjà fait quelques essais involontaires du côté des pistes de la mer et dimanche dernier il a eu la joie de pratiquer à nouveau cette discipline tant prisée par certains!!!
Il faut savoir qu'ici les prêtres du séminaire donnent un coup de main à leurs confrères pour désservir les paroisses éloignées; Nous voilà donc partis avec le père Yan en voiture dans le monospasce (la deuxième voiture du complexe)... Le père Yan est un prêtre vraiment super; il est chargé de la partie « pensionnat » des enfants et est très apprécié par chacun... La première piste n'est pas la bonne, nous rebroussons donc chemin et optons pour une seconde; là nous sommes sur la bonne voie mais des gens nous arrêtent pour nous dire que « la piste est cassée »... Nous pensons aux gens qui attendent la messe alors nous continuons à avancer et bien sûr, nous nous embourbons quelques kms plus loin... Gwenolé descend (les scandales sont vite enlevées car plus génantes qu'autre chose et heureusement le panta-short est de sortie: Gwenolé a vite fait d'enlever les « jambes » pour mieux apprécier la boue qui lui monte presque jusqu'aux genoux) le voici donc en short à pousser derrière la voiture, assez vite rejoint par le père et des gens qui passaient par là... Charlotte se retrouve en pilote de rallye au volant! Nous sortons finalement de là et arrivons à la petite chapelle... par chance, celle-ci se situe au milieu d'un marais, et le père et Gwenolé profitent du marécage pour se rendre un peu plus présentables... les indonésiens attendent, mais tout le monde prévoit large lorsqu'il s'agit de déplacements lointains, du coup non seulement nous ne sommes pas en retard mais nous aurons le temps d'attendre nous aussi les derniers arrivants. A la fin de la messe, le père nous demande de nous présenter, ce que nous faisons avec le plus grand des sourires pour essayer de rattraper la chemise maculée de boue de Gwenolé... Les gens sont tout à fait compréhensifs et très attentionnés, nous sommes invités à aller prendre un café chez des parents de l'un de nos élèves dont le père est instituteur dans ce village...
Au retour, le même embourbement nous attend sur la route mais l'équipe est déjà rôdée et puis, sale pour sale, le problème ne se pose plus! Du coup Gwenolé en profite, résultat: au moment de repartir, il ne sait pas comment rentrer dans la voiture sans en mettre de partout...!
Enfin, nous sommes bien rentrés au séminaire et la lessive a fait ses preuves.



Le Coca-cola
Aussi pathétique que cela puisse paraître (au moins pour certains!), ici nous avons un réel plaisir à boire cette boisson... pourquoi? Parce que c'est le seul aliment que nous avons trouvé ici qui ressemble à quelque chose de chez-nous (!)...
Les pères nous ont recommandé de boire une cannette de Coca tous les 15 jours pour décaper notre système digestif et éviter l'installation de petits parasites... Voilà une ordonnance facile à suivre!
En fait, côté alimentaire, nous avons fait une découverte qui réjouit notre Gwenolé: nous avons trouvé du beurre salé en vente dans l'une des trois « grandes surfaces » de Sorong! Imaginez la joie!!! bon c'est vrai qu'il s'agit d'un produit de luxe ici alors nous n'en mangeons pas tous les jours mais il est d'autant plus apprécié ainsi!!!



Une de nos dernières récréations
Un dimanche après-midi, nous sommes allés à la plage avec une professeur de l'école et un de ses amis; nous en avons profité pour sortir les masques et tubas pour l'occasion...
Chose amusante, les indonésiens ne sont pas de très grands nageurs malgré la quantité d'eau qui les entoure... du coup nous nous sommes baignés seulement tous les deux en prenant soin de rapporter un beau coquillage pour notre collègue et une étoile de mer pour les enfants de la plage... Autant vous dire que nous nous sommes fait beaucoup d'amis ce jour-là!
Nous avons quelques inscrits pour des futurs cours de natation, notamment parmi les frères... Cela nous annonce de joyeux moments en perspective; nous avons hâte de voir ça!



Et l'école dans tout ça?
Nous sommes bien obligés de reconnaître publiquement tout le mérite des professeurs! (attention c'est Gwenolé qui parle!)
Oui cela n'est vraiment pas facile d'arriver à intéresser toute une classe... à faire parler les élèves, et bien sûr à les faire progresser! les classes sont très différentes: certaines sont très faciles (tout se passe bien: les élèves sont motivés), d'autres moins: il faut se battre pour leur faire sortir un mot (qui ne sera pas forcement le bon!)... Nous essayons de faire parler tous les élèves à chaque cours, mais bien souvent, quand on s'occupe d'un élève (ou de 2 ), les autres n'écoutent pas.
Par exemple, nous avons monté un petit jeu (une sorte de chasse au trésor) avec les plus jeunes, pour utiliser « Où est ... ? » et faire répondre « dans, sur, à côté de..., dehors, dessous » ; nous avons donc fait cacher des objets ou personnes (crayon, livre, sac, élève) pendant que les autres élèves comptaient jusqu'à 20. Les élèves ensuite cherchaient et tentaient de répondre à la question « where is...? »...
Hé bien figurez-vous qu'après 2 heures de cours (théorie+pratique), certains élèves ne savaient toujours pas répondre à la question! alors qu'on les avaient interrogés plusieurs fois, qu'on avait réexpliqué les positions et que les mots étaient écrits au tableau!
De quoi décourager 10 professeurs!!! nous sommes d'ailleurs sortis de la classe le moral assez bas...
Enfin ne vous inquitez pas: nous avons retrouvé le sourire (il n'était pas très loin!)



Voilà pour les petites nouvelles, nous avons encore beaucoup de choses à vous dire mais ce sera pour un prochain épisode! Merci pour tous vos petits (et grands!) mails pleins d'attentions; nous pensons bien à chacun de vous... nous souhaitons d'ailleurs un très bon anniversaire à notre chère Armelle qui doit être presque bien installée maintenant (les cartons sont vidés?)! Nous n'avons pas oublié non plus Thierry le 19 et nous lui souhaitons aussi beaucoup de belles choses pour cette nouvelle année!
Félicitations à Agnès et Eric pour l'arrivée de Gautier ainsi que à Marie-Alice et Thibaut pour l'arrivée de ...? (nous n'avons pas réussi à ouvrir le lien!!! nous ne savons même pas si c'est une fille ou un garçon! mais nous nous réjouissons avec vous en attendant d'en savoir un peu plus!)
Nous avons une pensée particulière pour Lorraine qui est sur le départ pour Madagascar avec Fidesco (n'oublie pas ta brosse à dent, le dernier Trilby, la photo de tes cousines...et surtout le p'tit french saucisson pour la route!)
Nous vous embrassons tous bien affectueusement! @ très bientôt!
Vos Papous

vendredi 5 septembre 2008

Bien chers tous,
Un petit coucou papou pour vous souhaiter de bonnes reprises avec le mois de Septembre qui commence!



La Rentrée des Classes!
C'est parti, nous aussi, nous avons fait notre rentrée... Nous avons 22 heures de cours par semaine , tous les jours sauf le samedi et le dimanche.
Nos élèves ont entre 11 et 19 ans, avec des niveaux très différents. Nous avons des classes d'environ 25 élèves (quand tout le monde est présent, car il y a souvent un ou deux élèves malades par classe...).
La 1ère semaine de cours nous a servi à faire les présentations. Nous avons 4 niveaux d'élèves: les plus jeunes appellés ici « Satu » sont divisés en 5 classes; les « Dua » en 3 classes, les « Tiga » en 2 classes. Les élèves de 1ère année de lycée sont répartis sur 2 classes: celle des « nouveaux » et celle des « anciens » (ceci parce qu'ici les niveaux varient beaucoup d'une école à une autre, et les professeurs ont été obligés d'ouvrir une classe intermédiaire pour permettre une mise à niveau plus facile).
Les autres professeurs d'Anglais (ceux de l'écrit) sont assez coopérants (Romo Egis pour les plus grands et Frater Alexis pour les plus jeunes); nous nous entendons bien avec eux, et du reste nous n'avons pas trop de difficultés avec les autres pères et frères dans l'ensemble.
Pour ce qui est de notre travail en classe, nous devons faire parler les enfants, ce qui n'est pas d'emblée une mince affaire surtout que nous sommes blancs et donc d'autant plus intimidants pour eux. Aussi avons nous choisi d'utiliser un maximum de supports pédagogiques ludiques et.... heureusement que le scoutisme est là! (scoutisme quand tu nous tiens!!!); nos jeunes loups sont déjà bien « dés-intimidés » et c'est beaucoup mieux ainsi! Mais nous voyons que nous avons beaucoup à faire pour ce qui est de l'Anglais... L'Anglais est une langue d'autant plus dure pour ces enfants que l'Indonésien est une langue extrêmement simplifiée à côté... Sans parler des papous qui n'ont pas eu l'Indonésien en langue maternelle et qui ont un travail encore plus difficile pour ajuster les connexions entre les langues...
Une des particularités de nos cours est à noter: les élèves (sauf peut être les aînés qui ont eu Renaud et Fanny) nous disent « oui » à tout: « Tout le monde est là? » - « Oui! » (en Choeur), et là on voit un retardataire entrer! Ou bien: « avez vous compris? » - « Oui! » et on leur demande de faire l'excercice et là: rien!... En fait, ils ne sont pas bêtes du tout, ils comprennent mais ce n'est pas dans leur culture de dire « non » aux professeurs...! Assez interessant à savoir: vous vous faites avoir au départ mais après, vous n'oubliez pas de modifier la tournure de vos questions!!!
Enfin voilà, nous avons donc pris pied dans le monde des professeurs et sommes ravis de vous annoncer que nous sommes désormais « gourou »!... c'est ainsi que les élèves indonésiens appellent leurs professeurs; autant vous dire que des gourous French pour de l'English ça va faire décoller la « secte »!!!



Notre mission
Nous venons de parler de nos postes de professeurs, aussi peut-être êtes-vous étonnés de voir cette rubrique?! Ne vous en faites pas, il n'y a aucune erreur: la mission des coopérants M.E.P. est avant tout: celle d' « ETRE »!!! aussi cela peut vous paraître bien étrange mais prenons le temps d'éclaircir la chose...
Dans ces pays en voie de développement, les M.E.P. envoient des coopérants en attribuant à chacun des services bien définis. Au delà des tâches matérielles, les M.E.P. ont un grand souci de l'humain: c'est pourquoi ils demandent avant tout que nous prenions le temps d' « être ».
Chez nous en France, tout va très vite, les activités s'enchainent, on en vient même à se définir par ce que l'on fait (« comment vas-tu? » - « bien! ce w.e., je me suis fait une super sortie avec des potes, un petit barbec très sympa..... » la question était « comment te sens-tu? »,un petit « bien » et hop, on glisse tout de suite sur l'activité)... Aussi les M.E.P. nous ont demandés d' « être »: cela paraît simple vu comme ça, mais essayez! Et vous allez voir que vous aussi, vous avez perdu cette notion pourtant si fondamentale!!!
Disons que, dans l' « agir » nous sommes sur la ligne du temps: une ligne horizontale qui s'étend du passé vers le futur en passant par le bref instant présent. La marque de l' « être », c'est cette autre ligne, verticale cette fois ci, qui vient couper la première droite au moment « présent », qui transcende ce dernier et lui donne toute sa saveur... L'image peut porter très loin! Voyez vous même sur un papier...
Mais revenons à nos moutons...
Pourquoi devons nous « être » avant tout, au moment où nous avons envie d'agir!
L' « être » permet d'être pleinement soi-même et de pouvoir alors se tourner en vérité vers l'autre... L'exercice n'est pas de tout repos mais il est amusant de voir comme Simplicité et Vérité s'entendent!...
Enfin voilà, nous devons être nous-mêmes au milieu des gens qui sont mis sur notre route ou qui nous sont confiés. Notre présence ici est aussi porteuse de sens: elle signifie que nous sommes là parce que ces gens ont de l'importance à nos yeux, que nous sommes heureux d'aller à leur rencontre et vivre avec eux, découvrir leurs us et coutumes. Nous ne sommes pas des touristes de passage vers les îles ou des affairistes intéressés par les richesses du pays; nous sommes là tout simplement pour vivre la même vie que nos hôtes et partager ce que nous avons reçu...



Et la vie continue
Nous continuons à faire des petites installations dans notre « chez nous »: vous pourrez admirer un séchoir tout droit sorti de l'imagination de ma petite femme (bon ok il en existe d'autres mais pas aussi jolis!) et puis à progresser en moto; nous avons fait notre 2ème trajet sur Sorong... Nous continuons à travailler l'Indonésien et apprenons tous les jours des mots nouveaux...
L'une de nos principales difficultés est que l'on apprend deux langues en même temps! Hé oui même en Anglais, nous découvrons un tas de choses: du vocabulaire davantage utilisé ici et bien sûr cette chère grammaire anglaise que nous nous sommes trouvés obligés de rouvrir pour l'occasion!
Nous jonglons tout le temps entre l'Indonésien et l'Anglais (parfois un peu de Français tout de même pour ses racines latines), cela n'est pas toujours simple mais nous progressons quand même un peu!
Nous mangeons du riz et du riz, les variantes sont le poisson ou la viande... dimanche nous avons eu la joie de recevoir d'un parent d'élève 3 gros poissons, (dans les 60 cm) ils étaient très bons, et pour une fois pas trop cuits!



Une de nos dernières aventures
Comme nous l'avons dit dans la lettre précédente, ici le temps est terriblement mouillé, les orages et leurs coupures de courant arrivent fréquement (nous sommes ravis de dîner aux chandelles...).
Enfin nous n'allons pas nous arrêter de vivre pour si peu, aussi lundi dernier, après les cours, nous avons décidé d'aller voir la mer dont les frères nous avaient parlé (à 15kms du séminaire). Nous avions bien pensé à tout (du moins le croyions nous!) les K-ways, l'eau, un p'tit gouter... nous étions donc parés et nous voilà partis...
Au bout de 10 kms, nous avons trouvé une « bonne vieille » piste d'environ 5 kms qui nous barrait la route de la mer (on nous avait dit que ça allait être boueux...), nous avons donc quelque peu bourriné dans les flaques; notre moto (de route) s'est débrouillée comme un chef pour l'aller... Mais au retour, impossible de faire tourner la roue-avant: le garde-boue avait si bien fait son métier qu'il avait gardé toute la boue jusqu'à en bloquer complètement le mouvement... Après plusieurs essais de nettoyage partiel infructueux, nous optons pour faire un nettoyage de fond... mais comment faire sans outils, au milieu de nul part?! personne à la ronde!
Après bon nombre d'hésitations, je tombe sur une bouteille abandonnée et me lance dans une nouvelle expérience: remplir la bouteille avec l'eau du fossé pour arroser la roue, en ayant pris soin de coucher la moto (la calle ne tenait pas dans la boue). Anne Charlotte décide d'aller poser les casques à un endroit propre et de là elle voit une cabane à...10 mètres (et nous qui nous croyions seuls!), elle revient donc avec un jeune homme et des outils pour démonter le garde boue! Voilà ce qui manquait dans nos bagages: la clef de 10! Cela fonctionne à merveille, nous voilà repartis sur la route du retour...
Nous n'avons pas trouvé de plage mais nous avons vu la mer...
Enfin ce n'est pas tout: une fois arrivés aux environs de l'école, Anne Charlotte prend le guidon de la moto, pour poursuivre son apprentissage en bi-roues... Dernier virage avant l'école, des enfants sur la piste, une autre moto arrive en face: le virage est un peu brutal, nous voilà par terre... Heureusement plus de peur que de mal, quelques égratignures par ci, par là ... la moto a juste pris une touche un peu plus personnelle: Fanny et Renaud lui avaient déjà donné un nouveau « design » en pliant la poignée du frein et nous avons juste accentué la courbe, du coup nous avons une belle poignée de frein en « bouclette »!... Pas de problème majeur, Anne-Charlotte a redémarré la moto, et est partie la ranger sans aucun problème (c'est qu'elle se débrouille bien quand même!).



Nous profitons de ces petites nouvelles pour souhaiter un très bel anniversaire à tous les natifs de début Septembre, ils sont nombreux et très chers à nos coeurs ( mamie, Marie-Alix, Raphaël, Bob,... et aussi Sébastien, Régine et Coralie); Félicitations à Charles-Edouard et Ombeline pour ce premier engagement: nous vous souhaitons un cheminement de fiançailles riche en découvertes et en Joie! Félicitations aussi à Hugues et Charlotte pour l'annonce de l'arrivée prochaine d'un petit premier petit loup!
Nous souhaitons dans le même temps, tous nos voeux de bonheur à Pierre et Coralie, nous pensons bien à vous spécialement aujourd'hui!
Nous vous embrassons tous bien affectueusement! @ bientôt!
Gw&Cha