mercredi 4 février 2009







Bien chers tous,
Le temps passe à une vitesse grand « V » et cela fait bientôt presque 3 semaines que nous ne vous avons pas envoyé de newsletter... Alors vite à notre clavier ;

Le retour
Nous avons regagné avec joie nos pénates, heureux de notre petit périple et retrouvé notre petit chez nous sans grand changement : nos affaires avaient juste un peu bougé avec les tremblements de terre successifs qui avaient eu lieu en Papua peu après notre départ. Rien de grave aux alentours, seulement les murs et les sols des bâtiments en ont pris un coup ; le séminaire peut s'estimer heureux parce qu'un peu plus loin des maisons entières se sont effondrées (heureusement sans désastre humain pour ce qui est du district de Sorong...).
A l'école, l'organisation des classes a été quelque peu bousculée car, le système mis en place veut que les élèves soient regroupés selon leurs résultats : en un mot, les forts avec les forts, les moins forts avec les moins forts et... les plus nuls avec les plus nuls ! Imaginez notre tête lorsque nous avons découvert ce procédé, nous qui mettons toute notre énergie à encourager tous les élèves pour leur montrer qu'ils peuvent y arriver...! bon au moins maintenant les choses sont claires : les plus nuls savent qu'ils sont vraiment nuls et qu'ils ne peuvent pas être classés plus bas... c'est sympathique et encourageant n'est ce pas ?! Si toutefois la pédagogie était adaptée par la suite, le sujet pourrait être interessant, mais là, aucune adaptation n'est prévue, du coup ce classement ne permet pas d'améliorer la situation de ceux qui rament...


Les difficultés
Comme dit dans le mail précédent, nous allons vous expliquer ce qui rend notre mission un peu difficile; non pas pour s'apitoyer dessus longuement mais pour profiter de ce début d'année et s'en servir de tremplin (avec le plein d'énergie que nous avons rapporté de nos bienheureuses vacances...)!
Un climat peut être difficile à supporter, des conditions de vie peuvent parfois sembler un peu spartiates et des habitudes locales, alimentaires ou autres, peuvent aussi vous amener à vouloir tout envoyer promener... mais lorsqu'il y a de l'Homme, toute galère peut se trouver réellement transformée par sa seule présence... si toutefois celle-ci travaille au bien être de chacun...
Alors, nous y voilà ! Nos difficultés ne résident aucunement dans l'acclimatation ou l'accommodation aux coutumes locales (même si du riz, encore du riz et toujours du riz, c'est un peu morne à la longue...); Celles-ci, nous nous y sommes faits et même si nous avons toujours 1000 petites bêtes heureuses de partager notre quotidien, nous arrivons à faire avec !
La difficulté majeure réside dans l'éminente rubrique des Relations Humaines !

Nous avons été envoyés en mission à Sorong dans le but officiel d'y enseigner l'anglais à des jeunes, mais bien plus que cela, nous y avons été envoyés avant tout pour y vivre une aventure humaine ;
Or la tâche ne nous est pas rendue facile car qui dit : « relations humaines », dit : « communication » ! (En ayant auparavant, bien évidement balayé toute trace d'éventuel individualisme sous-jacent...) et même : « organisation » (!) si l'on choisit donner un peu plus de saveur à ces relations !
Voilà notre gros gros noeud ! Nous travaillons dans une école où nous ne sommes jamais mis au courant de rien sauf (à la dernière minute) lorsqu'il s'agit de faire des heures supp ou d'aller rendre un service. Nos avis ne sont pas pris en compte ou encore très très peu (peut-être un très très petit changement depuis le travail de nos prédecesseurs, parce que nous avons trouvé des oreilles un peu plus attentives qui ont entendu que nous pouvions avoir des idées interessantes) ; à croire que nous sommes considérés comme de simples pions publicitaires pour l'école : « des profs blancs dans le corps enseignant ce n'est pas donné à toutes les écoles »...
Lorsque nous essayons d'améliorer l'ordinaire, cela plait toujours mais la plupart de nos collègues sont incapables d'entretenir ce qui est changé, voire de respecter le travail effectué ou même d'améliorer à leur tour ce qui peut être amélioré : ils attendent toujours que l'autre fasse pour eux, c'est tellement plus facile ! L'individu passe avant la communauté et c'est là que le bât blesse !
De notre côté, nous n'avons aucune clef en main qui nous permette d'avoir du poids, nous ne pouvons que recommencer 1000 fois la même chose, en se disant qu'un jour peut-être cela portera du fruit...Là, nous découvrons combien l'Individualisme peut être tuant ! Et vous comprenez alors comme la communication peut-être rendue difficile si chacun vit pour soi, d'où aussi, toujours des organisations de dernière minutes...
Heureusement, tous nos bonshommes ne sont pas ainsi mais il est vrai que la mentalité indonésienne ne facilite pas les choses car elle y est pour une bonne part... (c'est ici que nous faisons une grande différence entre les papous et les indonésiens arrivés en pays conquis).

Et demain ?
Nos vacances loin du séminaire, nous ont permis de prendre un peu de recul sur cette situation un peu difficile à vivre tous les jours et de nous tourner vers de nouveaux objectifs.
Bien sûr, nous ne perdons pas courage et nous savons que nous ne sommes que le deuxième maillon de la chaîne des volontaires qui débute ici et que nous espérons longue ! (autant que cela puisse être !)
Les 6 premiers mois nous ont permis de voir tout le potentiel des enfants qui nous sont confiés mais aussi cette nécessité urgente de les ouvrir sur autre chose que la petite vie vécue au séminaire et aussi de ce qu'ils peuvent voir à la télé (ça c'est un référentiel impressionnant pour toutes les générations !) -entre les deux, ils n'ont plus beaucoup à penser par eux-mêmes !- ; ils ont donc beaucoup de potentiel mais préfèrent vivre de manière stéréotypée le déjà-vu... (comme tous les indonésiens ! c'est impressionnant de voir le nombre d'effigies portées, de slogans clamés ou de gestes effectués sans complexe ici alors qu'ils seraient très mal pris en Europe -parce que les gens pensent que cela fait bien... mais ne savent pas !-).
Nous avons vu, grâce aux quelques jours de « présence forcée » (!) au séminaire durant les vacances de Noël, que nous pouvions vivre autrement notre « Aventure Humaine » ;
Alors ça y est, c'est parti ! Nous n'en sommes pas encore à monter des ateliers en tous genres parce qu'il est encore trop tôt pour cela mais nous espérons profiter des derniers mois qu'il nous reste à vivre à leurs côtés pour mettre en place une solide « accroche » (terme B.A.F.A..., on se sert de tout !) entre volontaires et jeunes, de façon à ce que nos successeurs puissent travailler à leur tour dans ce sens... Pour inaugurer les travaux, nous avons choisi de mettre en place le jeu de la Thèque au programme des journées ! Gwenolé a taillé pour cela une belle batte dans un grand morceau de bois, pendant que Charlotte téléchargeait les règles sur internet et trouvait des balles de tennis... Ca y est nous sommes lancés ! Les équipes sont encore assez timides mais nous espérons avoir très bientôt des champions en herbe !
Du côté des cours, nous avons gardé les modifications pédagogiques faites le semestre dernier mais légèrement changé notre façon d'interroger les élèves par écrit, de façon à assurer un suivi sans toutefois passer tout notre temps libre à corriger des copies.
Pour ce qui est de l'ambiance entre professeurs, nous tâchons d'être toujours disponibles et continuons nos efforts pour la vie communautaire du côté de la Pastoran. Par ailleurs, de temps à autres nous organisons des petits apéro ou goûters entre collocs ou invités de passage du côté de la « rumah guru » notre maison; ces petites rencontres sont très agréables pour tout le monde : généralement nous passons de bons moments et nous espérons que ces petits riens arriveront à déteindre peu à peu sur l'ensemble du complexe...
Tout un programme qui nous laissera sans doute approfondir la Patience et la Persévérence... Toujours avec le sourire !

Les petites nouvelles moins rébarbatives... en vrac :
Nous avons eu la visite dimanche dernier de nos élèves d'SPIII (foyer de filles où nous donnons des cours d'Anglais aussi) ! Ce fut une grande première !
Pour dire vrai, à la fin de la dernière leçon, Charlotte s'était amusée à faire une inspection sévère (!) des chambrées, donnant à chacune une note en fonction du rangement, de la décoration... etc, sans oublier bien sûr de s'enquérir du nom et de la santé de chacun des nounours rencontrés...
Pour se faire pardonner d'avoir ainsi usurpé une telle confidentialité, elle invita (petit clin d'oeil éducatif) les élèves à venir faire de même du côté de la « rumah guru »; l'invitation n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd et le dimanche qui suivit, toutes les élèves de classe I se sont empressées de marcher 8 kms sous le soleil de midi (un exploit pour les gens d'ici... les frères ne s'en sont pas encore remis !).
Cela tombait à pic car nous avions tout juste tenté un premier jeu de Thèque avec les garçons, qui restaient assez distants par rapport à cette nouveauté; cela nous permit donc remettre une page de publicité pour notre jeu : les filles jouant sous le regard inquisiteur de ces messieurs, ces derniers voulurent prendre la batte à leur suite...
Bien sûr les élèves d'SPIII ont pu visiter notre chez-nous, elles étaient ravies et sont reparties pour arriver juste à l'heure du dîner dans leur « asrama ».

En parlant de visite, nous avons aussi eu à nouveau, la visite de la main mystérieuse... à peu près à la même heure que la première fois, mais cette fois ci le but était clair : il ne s'agissait pas de chercher un quelconque collier, mais bien de palper de la poitrine blanche... L'homme s'est bien sûr à nouveau enfui en courant, sans laisser de trace. Nous avons alors changé nos meubles de place, de façon à ce que, si l'envie lui reprenait de réapparaître, il n'aie accès qu'aux beaux mollets de Gwenolé ! (quand même, il a de la chance!).

Côté récréation, nous avons eu la joie d'aller nous baigner avec de jeunes lycéens de Sorong, pour fêter le départ de leur ancien curé pour les Philippines ; cela a été l'occasion d'une belle détente, avec des « adik » bien sympathiques et cela nous a aussi permis de tester le nouvel appareil photo waterproof... Nous avons hâte de retourner du côté de Sawandarek pour vous faire partager les merveilles de Raja Empat !


Voilà pour les dernières nouvelles papoues ! Nous ne manquerons pas de vous dire un gros merci pour tous les mails dont nous nous délectons; nous en profitons d'ailleurs pour vous annoncer que nous avons reçu notre premier envoi postal depuis la France ! Une autre grande première ...! Il s'agit d'une lettre en provenance de Marseille ! Apparement partie la dernière (le 8 décembre), elle est arrivée en tête ! Nous ne baissons pas les bras pour le peleton de septembre qui finira bien par arriver un jour -les gens d'ici nous l'ont assuré!- (à moins que ce ne soit pour la plus grande joie de nos successeurs ! Dans ce cas, ils auront beaucoup de chance entre les fromages de chèvre plus que à point et les saucissons tout aussi bien faits !).
Nous profitons de la lancée pour féliciter Hugues et Charlotte de l'arrivée d'Alexandra et du choix du parrain ! Bien sûr nous nous réjouissons à la nouvelle des fiançailles de notre cousine Ghislaine (attention à l'écriture !) et avons hâte de la lire à son tour pour en savoir plus sur le futur beau-cousin !
Nous souhaitons une joyeuse fête et un très bel anniversaire à notre cher frère et beau-frère Gildas ! Sans oublier non plus les bougies de Tanneguy que nous nous faisons la joie de re-souffler à jour ce coup-ci ! Et nous avons aussi une affectueuse pensée pour la maman chérie de Charlotte dont la fête est dans quelques jours !
Nous vous embrassons tous très affectueusement !
Vos papous toujours aussi choux

1 commentaire:

myo a dit…

contente de voir que vous avez trouvé l'accroche!
bon courage pour la suite!
PS: point positif dans la main rodeuse, c'est pas un serpent!!!
bises
myo