dimanche 18 janvier 2009





Bien chers tous,
Chose promise, chose due... Nous voici à Singapour et il est grand temps de vous envoyer quelques nouvelles !
Nous espérons que vous avez passé de belles fêtes de fin d'année et que 2009 a commencé sous de belles augures...
Nous avons appris que la neige était descendue jusqu'à Marseille et nous espérons que, loin d'en être incommodés, vous en profitez pleinement !
Mais passons aux nouvelles un peu réchauffées...
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« Bintuni n'aura pas lieu »...
Imaginez notre grande déception lorsque nous avons entendu ces mots !
L'envol vers Bintuni n'a en effet pas eu lieu parce que la mère de Monseigneur Datus Léga est décédée quelques jours avant Noël ce qui entraîna quelques changements d'organisation...

Nous étions bien déçus car nous avions hâte de découvrir un autre visage de la Papouasie et besoin de changer d'air... Enfin, s'il en était ainsi, nous n'allions pas nous laisser abattre et allions trouver un moyen pour sortir de l'enclave de Sorong... C'était du moins ce que nous pensions de prim-abord. Après des recherches infructueuses du côté des bateaux et des avions, nous nous sommes rendus à l'évidence, pas moyen de sortir par air ou par mer : Deuxième déception ! Nous utiliserions alors notre moyen de transport habituel, la moto, et essayerions de faire la liaison entre Sorong et le districte de Ayamaru situé à 160 kms un peu plus au sud. Bien contents d'avoir trouvé cette solution pour nous permettre de souffler, nous allons repérer le début de « route » et prévoyons des vivres, casserole, moustiquaire... Bref toute l'intendance necessaire pour vivre quelques heures en autonomie complète au milieu de la jungle au cas où nous resterions bloqués.
Nous étions assez sûrs de notre idée et pensions avoir tout prévu : s'il nous arrivait d'être bloqué une nuit, nous avions de quoi nous faire un abri et pensions qu'un feu de camp suffirait pour éloigner les bêtes genre reptiles que nous n'aimons pas voir de trop près... Nous sommes alors allés voir le recteur du séminaire pour lui dire ce que nous comptions faire. Et là encore nous allions être déçus : le pater Tromp nous déconseilla vivement d'essayer de faire cette liaison parce que l'état de la route devait être plus que précaire, sans doute tous les ponts seraient affaissés, et que si nous avions un problème de n'importe quelle nature, nous n'aurions personne pour nous aider... Quant à passer une nuit dans la jungle, il ne fallait pas y compter à cause de tous ces serpents et autres insectes non encore identifiés... Bref : troisième grosse déception !
Puisqu'il en était ainsi, c'est sans doute que nous avions à passer cette fête de Noël avec les enfants du séminaire, et si nous devions y être alors nous y serions !!!
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Noël au séminaire,
Une petite annecdote acheva de faire passer la dernière pillule de nos déceptions : Nous rentrions d'une petite virée en moto du côté de Sorong et retrouvions les frères pour le repas du soir, c'est alors qu'ils nous racontent que les enfants, partis en chasse l'après-midi, ont tué juste derrière l'école, un gros serpent juché sur un arbre : la bête était bien grosse, 6 mètres de long et 15 cm de diamètre... Les enfants l'ont d'abord assommé à l'aide d'un lance pierre (ils sont très forts!), le serpent est alors tombé de l'arbre, et fut tué à coups de bâtons ; les enfants ont ensuite rapporté leur butin à la cuisine pour que celui-ci leur soit servi au repas du soir, (cela a permis de remplir trois grands plats de steaks de serpents parait-il et tout fut mangé sauf la tête qui fut mise directement au feu « pour éviter que le serpent ne repousse » selon une superstition papoue).
Nous avons donc passé Noël avec nos élèves et quelques professeurs restés au séminaire... C'était très simple et nous nous sommes juste permis de faire une petite distribution générale de sucettes en chocolat (en forme de parapluie -Papua oblige!-) après la messe de minuit : les enfants et aussi les grands étaient ravis !
Ces quelques jours passés en compagnie des enfants, loin des tables d'école et avec un nombre restreint de « surveillants » nous ont permis de découvrir une autre approche de notre mission ;
c'est ainsi que Gwenolé, pour la grande joie d'un bon nombre, eut l'occasion d'ouvrir une « fabrique d'arcs » pour de jeunes futurs archers (il en profita pour apprendre, à l'aide d'un grand, comment faire un vrai arc papou !), pendant que Charlotte se mettait à l'école du pliage des feuilles (ici les gens arrivent à faire des choses superbes rien qu'avec un peu de verdure !) sous le regard attentif de ses jeunes élèves très fiers de se voir ainsi changés en « guru » pour l'occasion !
Pour être clairs, nous n'avions pas envie de rester au séminaire alors que les vacances commençaient et sans doute, devons nous voir dans cette contrariété finalement acceptée avec joie, un petit clin d'oeil de la Providence pour nous aider à trouver une solution pour mener à Bien les difficultés rencontrées au sein de notre mission (nous expliquerons cette rubrique dans une prochaine newsletter).
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Fef
Peu après Noël, l'évêque étant de retour, nous l'avons accompagné au village de Fef; un petit village au milieu de la jungle, accessible uniquement par avion ou à pieds si vous avez plusieurs jours devant vous.
Nous avons tout d'abord pu admirer la virtuosité de notre pilote d'avion pour atterrir au milieu de la verdure, sur une piste d'herbe relativement courte et où les trous, bouchés à l'aide de quelques sacs de cailloux laissaient encore apparaître de belles gerbes d'eau sous les ailes de l'engin....
Bien entendu, nous avons été accueillis au son des danses papoues (style assez guerrier adouci par le sourire de ses danseurs inépuisables) et accompagnés jusqu'à la mission (située à côté de la piste d'aterrissage).
Nous sommes restés trois jours, vivant au rythme de nos hôtes, se lavant dans la rivière, mangeant du sanglier grillé et des racines de « ubi-ubian », discutant avec les uns et les autres et visitant le coin accompagnés de toute une floppée d'enfants... l'air était frais et bien que nous ne soyons que à 700 mètres au dessus du niveau de la mer, nous avons passé notre séjour emmitoufflés dans nos polaires (la fatigue sans doute).
La présence de l'évêque à Fef était une réelle fête pour tous les habitants d'autant plus que ce dernier était venu annoncer que la mission de Fef changeait de statut et devenait une paroisse (la mission est composée de stations parfois espacées de plusieurs jours de marche dans lesquelles les prêtres ne font que passer pour distribuer les sacrements à chacun, tandis qu'une paroisse signifie la présence continuelle d'un prêtre aux côtés de ses ouailles). C'était donc double fête !
Nous avons rencontré là des gens extrêmement simples, et étions heureux de partager un peu de leur quotidien;
En discutant avec les enfants nous avons découvert que le taux de mortalité à Fef est impressionnant, sans doute lié au palu qui y règne en maître mais peut-être aussi qu'une bonne campagne de vermifuge serait à prévoir car les habitants bien que mangeant beaucoup, restent pour la plupart bien maigres. Nous avons aussi pris de loin quelques photos de pansements tout boueux qui valent le détour, il n'y a pas d'infirmière dans la maison pour les malades ou du moins elle vient par avion lorsqu'elle ne travaille pas à Sorong... quant aux professeurs, c'est une denrée tout aussi rare dans ce coin perdu où la radio S.S.B (équivalent de notre B.L.U.) reste encore le seul moyen pour communiquer avec le monde extérieur...
En voyant tout cela, nous restions songeurs : il y a là tant à faire !
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Notre escapade en Indonésie de l'Ouest
Avant de sortir pour changer nos visas à Singapour, nous avons profité de quelques jours pour aller visiter presque tous les autres lieux de mission M.E.P. d'Indonésie et rencontrer les pères et autres volontaires sur leur lieu de travail.
Nous avons tout d'abord rejoint trois autres volontaires qui s'étaient retrouvés pour le 31 décembre à Pangkalpinang, sur l'île de Bankga ; nous y avons fêté un petit Noël entre nous et surtout nous avons eu l'occasion de discuter de nos missions respectives et d'en approfondir la réflexion. Ce fut pour nous un échange vraiment porteur et nous remercions chaleureusement Myo, Cédric et Laurent...
Ensuite nous nous sommes envolés pour Bakahuni, Bandar-Lampung, Metro, puis Batam, et enfin Tanjung-Pinang... Nous avons fait presque tous les postes M.E.P. (sauf Benkulu et Bali) et eu la chance de rencontrer presque tous nos co-M.E.P.; ce fut l'occasion de belles retrouvailles et de découvertes en tous genres : de la mission au milieu des chiffonniers du port de Bakahuni, en passant par celle de la maison française d'UNILA et des différentes paroisses alentours jusqu'aux maisons d'accueil pour enfants et jeunes... bref toute une série de postes bien animés et accueillants ! Nous avons même pu assister à la fête de départ de Myo au milieu de tous ses petits et moyens loups. Dans le même temps nous avons pu goûter à l'eau de quelques plages, voir de nouveaux sites, découvrir de nouvelles façons de faire ou penser et même, voir quelques animaux du pays (ne manquez pas d'aller découvrir sur l'album Picasa la jolie bouille de « mon ami Pépi », vous le reconnaîtrez sans problème avec ses trois cheveux sur le crâne et son pyjama trop grand.... petit indice: ce petit animal n'a que 2 ans mais il pèse beaucoup plus lourd que Gwenolé et Charlotte sur une même balance)....
Nos journées n'étaient pas assez longues, c'est un peu la raison pour laquelle nous avons été quelque peu silencieux ces derniers temps...!
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Et si on tournait « des papoux dans la ville » ?
Avec Singapour, nous redécouvrons le petit bien être de la vie moderne... Nous appréçions avec joie chaque chose à sa juste valeur : depuis la simple douche (même avec de l'eau chaude !) avec eau sans vers, au bon lit confortable, en passant par la clim (parfois un peu trop froide pour nous mais les singapouriens en sont férus), des rues propres et organisées, des ballades sans être interpelés à tous les coins de rues, des magasins (à ne plus savoir lequel choisir) où on peut trouver du bon pain et du camembert sans oublier la petite touche de rouge pour arroser le festin qui s'annonce ... en un mot, vos papoux n'ont pas du tout été perdus et c'est avec joie qu'ils sont allés déambuler dans les quartiers les plus typiques de la ville pour ne rien perdre de leur séjour ici.
A noter qu'ici, nos habits étant déjà bien usés par les 6 premiers mois, nous faisions quand même un peu tache au milieu de tous ces gens habillés dernier cri... Mais, « on est papou ou on ne l'est pas » !!!


L'heure de la rentrée en Papua a sonné, nous embarquons ce soir;
Avant de vous quitter nous voulons écrire un petit mot à nos chers cousins qui ont été un peu oubliés avec la course de fin d'année : nous pensons particulièrement à Philippe et Claire et nous nous réjouissons avec eux de l'arrivée d'Alban ! Nous félicitons dans le même temps Jérôme et Yvanne pour la naissance de Pierre !
Et comme il est encore temps de le faire, nous vous souhaitons
tous nos voeux de bonne et sainte année 2009 !!!
Merci pour toutes les photos que nous avons eu la joie d'ouvrir ici : cela fait beaucoup de sourires à emporter dans nos bagages, un gros merci !!!
Nous vous embrassons tous bien affectueusement,
Vos papoux

P.S.: nous avons profité de Singapour pour télécharger un bon nombre de nouvelles photos sur le blog (et via les liens Picasa), n'hésitez pas à aller y jeter un oeil pour voir en vrai les couleurs de notre pays ! http://picasaweb.google.com/gwecha2008/

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